© Jack Ma, président du groupe Alibaba, ici, le 23 janvier 2019, au Forum économique mondial (WEF) à Davos, en Suisse. Il est le dernier en date à défendre le rythme «996» qu’on impose aux employés chinois. REUTERS/Arnd Wiegmann
Avec le ralentissement de l'économie chinoise, certaines entreprises cherchent à compenser leurs résultats en augmentant la pression sur leurs employés, notamment les contraindre à faire des heures supplémentaires. Le milliardaire superstar Jack Ma, le cofondateur d'Alibaba, est le dernier en date à défendre le rythme « 996 » qu’on impose aux employés : travailler de 9 heures à 21 heures, 6 jours sur 7.
Soit des semaines à 72 heures, quand la loi chinoise impose qu’au-delà de 40 heures par semaine, les heures supplémentaires soient volontaires, compensées, et ne dépassent pas 36 heures par mois au total. Une colère sociale rare.
Cela peut parfois prendre la forme d'un simple courrier d'avertissement, comme chez JD.com, un géant de l'e-commerce chinois, avec cette mise en garde reçue par les salariés du service client : attention à ceux qui « ne se battraient pas pour en faire plus, quels que soient leurs performances, leur poste, leur santé ou leur situation familiale ». Mi-février, l’entreprise avait annoncé le licenciement de 10% des cadres. Elle voulait aussi supprimer la partie fixe du salaire de ses livreurs.
La colère fait tache d'huile. C'est même sans précédent depuis l’émergence de la scène tech chinoise, il y a plus d’une décennie. Et aujourd’hui, les travailleurs des géants de la tech chinoise comme Alibaba ou Huawei, se révoltent.
Fin mars, des plaintes contre le «996» sont apparues sur GitHub, le site de partage de code informatique, c'est l’une des rares plates-formes étrangères non censurées en Chine.
En réponse aux critiques, le patron de JD.com a déclaré la semaine dernière : son entreprise n’adoptera pas le système contesté du « 996 », mais « elle doit garder l’esprit de combat de ses débuts et supprimer des postes d’encadrement inutiles. »
Par Africa24monde avec RFI