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© Cyrille Serge Atonfack Guemo, Capitaine de Frégate, Chef de la Division de la Communication au ministère de la Défense
Le Chef de la Division de la Communication au ministère de la Défense depuis bientôt deux ans, ancien Conseiller technique dans ce même département ministériel, le Capitaine de Frégate Cyrille Serge Atonfack, invité le dimanche 5 juillet 2020 de la chaine Equinoxe TV de l’émission « La Vérité en face »
Le cas du Centre des Droits de l’Homme et de la Démocratie en Afrique (CHRDA) de Me Félix Agbor Bala, qui avait révélé en mai 2019 la tuerie présumée d’un bébé, attribuée aux forces de défense et de sécurité. L’exemple choisi par les interlocuteurs de Cyrille Atonfack sur le plateau n’a pas rencontré son assentiment, et il en a profité pour passer le savon à Me Agbor Bala et son organisation.
La question relative aux rapports entre l’armée et les ONG a été évoquée, en l’occurrence celles qui assurent la veille sur le respect des Droits de l’Homme, sur le théâtre des opérations dans le cadre du conflit armé dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest.
« Pour nous, il n’est pas crédible parce que dans la nuit du 19 au 20 mai 2019 dans la localité de Muyuka (Sud-ouest), un bébé de 4 mois est assassiné, au petit matin du 20 mai. Me Agbor Bala va tweeter pour dire que l’armée a tué un bébé. Il va être repris par Me Akere Muna pour dénoncer la tuerie du bébé par l’armée, il va être repris par Mimi Mefo (journaliste). Emoi international. L’armée aurait tiré sur ce bébé avec une arme de guerre (…) quelques mois plus tard, j’ai eu la chance de rencontrer Me Agbor Bala au cours d’une conférence publique à la Friedrich Ebert à Yaoundé. Et je lui ai posé la question publiquement de savoir pourquoi, lorsqu’il a tweeté que l’armée avait tué le bébé, et que lorsqu’il s’est rendu compte après que ça n’était pas l’armée, pourquoi il n’est pas revenu sur son propos pour dire qu’enfin, lui et d’autres qui s’érigeaient comme des porte-voix d’un certain de personnes, que l’armée n’avait pas tué le bébé. Il a baissé la tête », a-t-il déclaré.
Alors qu’il était encore à la télévision, l’enseignant d’université et militant des Droits de l’Homme, qui suivait l’émission, a répliqué à travers sa page Facebook. Il pense que le haut cadre de l’armée a tronqué ses déclarations, et se dit victime de se quête inlassable de la vérité et de la justice pour les couches vulnérables.
« Dans votre interview à Equinoxe, vous avez montré à quel point vous êtes malhonnête intellectuellement et professionnellement en déformant ma présentation de ce jour-là. Je dirai toujours la vérité au pouvoir et ça ne me dérangerai jamais si vous et votre cabale me considérez "non crédible" ».
Sur l’activité des ONG, le porte-parole de l’armée campe sur la position qu’a exprimée le gouvernement au plus fort des massacres du village Ngarbuh, et qui indiquait à travers le ministre de l’Administration Territoriale, Paul Atanga Nji, que les ONG étaient des entités à la solde des forces exogènes, dont le but est de déstabiliser le Cameroun.
Avec une bonne dose de franchise et d’humilité: « l’Armée peut commettre des erreurs; cela s’appelle des dégâts collatéraux ». Sur l’affaire Wazizi, du nom de cet animateur mort alors qu’il faisait l’objet d’une exploitation opérationnelle en raison des soupçons de complicité avec les séparatistes, il a balancé quelques « torpilles » qui ont atteint leur cible: « Wazizi était un petit terroriste que l’on peut classer à une échelle de 20 sur 100. Son cas n’est pas emblématique. Il est mort de maladie. Il n’a pas été torturé. Son corps est scellé en attendant les résultats de l’enquête prescrite par le Chef des Armées ».
Sur Ngarbuh, il a été offensif et droit dans ses bottes blanches, tâclant au passage les médias et les Ong de défense des droits de l’homme: « Ce que dit Human Rights Watch n’est pas la bible. Pourquoi les médias ne parlent pas de ces terroristes qui tuent, violent, éborgnent les innocents ou brûlent écoles et hôpitaux ? ».
Embarras des journalistes, obligés de se défendre. L’audimat de l’émission a failli exploser lorsqu’il a acculé les journalistes sur le cas de Kingsley Njocka, un « vrai » journaliste, contrairement à Wazizi, et qui aujourd’hui est en détention préventive à la prison de Kondengui. Alors que les journalistes, semblaient visiblement mal à l’aise avec ce sujet qu’ils n’avaient pas vu venir, l’artificier Atonfack n’a eu de cesse d’y revenir et lorsqu’il a enfin obtenu la fenêtre de tir, il a sorti ses missiles mer-sol: « si Njocka Kingsley ne vous dit rien, c’est que vos investigations ont des limites; vous êtes enfermés dans votre bulle ».
Et d’asséner le coup de grâce à ses contradicteurs: « Wazizi était un petit terroriste alors que Njocka est à l’échelle de 120 sur cent. C’est un terroriste convaincu, coordonnateur des Bui Warriors. Il est la preuve vivante qu’on peut être journaliste et terroriste. Si Njocka, qui a fait pire que Wazizi, n’a pas été torturé, alors Wazizi ne l’a pas été. » CQFD. Les téléspectateurs ont finalement eu droit à une belle émission, un bon moment de télévision avec des révélations, des scoops croustillants- l’arrestation des assassins de Florence Ayaforet en prime une leçon de civisme et de droit constitutionnel de la part d’un invité ayant un bon bagage en droit sous son képi: « l’Armée camerounaise est républicaine et légaliste. Elle ne soutient pas un camp politique.
Elle soutient et défend les institutions et ceux qui les incarnent. Comme ces derniers ont reçu mandat du peuple, l’Armée défend par conséquent le peuple.» Voir la Video
Africa24monde avec RSA