Dialogue national au Gabon: un bilan positif à mi-parcours
Le dialogue national entamé le 2 avril vient de franchir la mi-parcours. Les 600 ...
© Le président du Cameroun Paul Biya, ici le 10 octobre 2019. © Ludovic MARIN / AFP
Le 9 février 2020. C'est la date fixée par les autorités camerounaises pour les élections législatives et municipales. Le décrét présidentiel a été signé dimanche. Initialement prévues en 2018, ces élections ont déjà été reportées à deux reprises. Elles sont très attendues et interviennent dans un contexte sécuritaire troublé et un paysage politique qui a évolué.
Premier enjeu de ce scrutin, la participation dans les deux régions anglophones. Le conflit entre indépendantistes et forces armées camerounaises y à déjà fait 3 000 morts en deux ans, selon des ONG. Conséquence : entre 5 et 15% des électeurs seulement ont voté dans ces deux régions à la présidentielle.
Qu'en sera-t-il cette fois ? « Les conditions pour faire ces élections sont réunies » assure en tout cas Grégoire Owona, secrétaire général adjoint du parti au pouvoir.
Les informations disponibles à travers le pays montrent que les conditions pour faire les élections sont réunies.
Grégoire Owona, secrétaire général du RDPC, salue l'annonce de la date des législatives
Autre enjeu : la future Assemblée reflétera-t-elle les évolutions constatées du côté de l'opposition à l'occasion de la présidentielle, notamment la montée en puissance du MRC ? Son candidat Maurice Kamto est arrivé second, selon les résultats officiels, mais son parti ne dispose que d'un siège dans l'Assemblée sortante qui date de 2013. Arrivera-t-il à confirmer sa percée ?
Même question pour Cabral Libii, nouveau venu dans le paysage et arrivé troisième à la présidentielle.
Pour le SDF de John Fru Ndi en revanche, l'objectif sera d'inverser la tendance. Son parti est la première force de l'opposition dans l'Assemblée sortante, mais a connu un revers à la présidentielle, avec à peine plus de 3%. Il aurait notamment payé le fort taux d'abstention observée dans ses fiefs, situés en zone anglophone.
La tenue de cette élection répond à une impatience exprimée par la population et la classe politique camerounaises, et notamment ses forces montantes, explique le sociologue Armand Leka Essomba, directeur exécutif du Laboratoire camerounais d'études et de recherches sur les sociétés contemporaines (CERESC). Cependant, elle n'est pas sans risque : elle devrait constituer une forme de test de l'impact du grand dialogue national qui s'est tenu au Cameroun, notamment au sujet de la crise dans les zones anglophones.
L'élection va être le révélateur de l’efficacité politique du grand dialogue qui vient de se dérouler.
Armand Leka Essomba, sociologue et directeur exécutif du CERESC, analyse l'enjeu des législatives
Par Africa24monde Avec RFI - Florence Morice