Félix Tshisekedi nomme Ntumba Luaba “coordonnateur” présidence de l’UA en 2021
Le président Félix Tshisekedi a nommé, par ordonnance du 30 octobre 2020, le ...
© Siège de l'Union africaine, à Addis Abeba (Ethiopie). © REUTERS/Tiksa Negeri
Les acteurs centrafricains sont réunis depuis lundi 18 mars au siège de l'Union africaine, à Addis-Abeba, l'organisation qui chapeaute les négociations depuis deux ans. Le 5 février dernier, un accord de paix a été signé. C'est le huitième depuis 2013 et le déclenchement du conflit actuel. Fin février, un nouveau Premier ministre a été nommé avec un gouvernement. Mais il ne satisfait pas tout le monde. Résultat : certains groupes armés ont claqué la porte. Dans la capitale éthiopienne, l’objectif est de les faire revenir à la table de discussions.
Les représentants des 14 groupes armés centrafricains se sont succédé ce lundi dans le bureau de Smaïl Chergui. Le commissaire Paix et Sécurité de l'Union africaine voit dans ses rencontres un « point d'étape ». Un point destiné à mettre réellement en œuvre l'accord de paix du 5 février.
Le principal enjeu est de régler le désaccord qui oppose certains groupes armés au pouvoir centrafricain concernant la nouvelle équipe gouvernementale. Pour rappel, cinq des 14 groupes armés signataires de l'accord de Khartoum ont désavoué le nouveau gouvernement pas assez inclusif selon eux. D'après une source très proche du dossier, certains responsables de ces groupes insistent pour être nommés à des postes de ministres. Le problème, explique cette même source, c'est leur statut juridique. Certains d'entre eux sont poursuivis par la Cour pénale internationale ou pas des tribunaux centrafricains.
Mais pour Smaïl Chergui, commissaire Paix et sécurité de l'Union africaine et médiateur du dialogue centrafricain, il existe encore d'autres solutions pour créer l'unité nationale : « L’inclusivité ne concerne pas que le gouvernement. Il y a d’autres institutions de l’Etat tant au niveau national que local, et ailleurs. Donc à mon avis, on arrivera à une solution. Je crois qu’il est dans l’intérêt de tout le monde de faire des compromis nécessaires pour que nous puissions arriver à un gouvernement qui soit aussi fonctionnel et qu’on puisse réellement démarrer maintenant les autres questions qui sont incluses dans l’accord. Sur le bureau de l’Assemblée nationale, il y a déjà le projet de texte sur la décentralisation, qui va être examiné dans les prochains jours. Donc on voit bien qu’il y a une très bonne disponibilité de part et d’autre pour faire avancer les choses. »
La question qui se pose, c'est de savoir si les autorités centrafricaines sont prêtes à faire des concessions ou non ? Ce qui est certain, assure-t-on dans l'entourage du chef de l'Etat, Faustin-Archange Touadéra, c'est que le Premier ministre n'est pas sur place pour rouvrir les négociations de Khartoum. Il n'est absolument pas question de revenir sur les termes de l'accord conclu début février. C'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles le siège de l'Union africaine à Addis-Abeba a été choisi pour tenir cette réunion.
Il n’y a, en tout cas, pas eu d'avancées ce lundi. Plusieurs sources indiquent que le véritable travail, entre tous les interlocuteurs, devrait débuter ce mardi. Il s'agira très probablement de revoir la composition du gouvernement, de trouver un terrain d'entente afin que tous les mouvements armés s'en satisfassent. L'ensemble des 14 milices est représenté à Addis-Abeba confirme l'UA. De quoi faire espérer que le huitième accord de paix signé en 5 ans, soit le bon. Un accord soutenu par l'ONU et la Communauté des Etats de l'Afrique centrale.
Par Africa24monde Avec RFI