
Plan Triennal " 871 milliards FCFA pour relancer l’économie entrée en récession en 2020"
Le Cameroun veut remettre son économie, fortement affectée par la crise de covid-19, ...
© La ville de Yaoundé
J’ai la présomption de vouer à la vindicte publique, ce que je crois avoir compris, sur la question des crimes intellectuels contre l’humanité, et sur celle des problèmes générationnels les plus graves. Les causes du sous-développement sont dues à un usage limité de la raison ; or l’acte de déshumanisation, que l’on commet à l’égard des hommes, en faisant usage de pouvoir et de force, pour imposer la volonté occidentale aux peuples, est bien évidemment, la source de l’injustice sociale profonde.
Cet anéantissement de la raison est à l’origine de tous les malheurs dont souffrent les pays pauvres. Il constitue, par ailleurs, le meilleur moyen d’entretenir et de perpétuer, le sous-développement. On dira aussi sans ambages, qu’il s’agit là, du plus grand crime contre l’humanité. Ainsi, le système international actuel entretient le caractère de ce qui est injuste, lorsqu’on discute des questions de l’identité culturelle, du droit, ou lorsqu’on l’interroge sur les questions intellectuelles liées à la connaissance, ou lorsqu’il s’agit des questions de pouvoir.
Je nomme « Réalisme destructural épistémique », les systèmes de connaissance et de pouvoir qu’on utilise, pour provoquer des lésions dans la structure des capabilités des pays pauvres, en veillant à la modification profonde de leurs systèmes de pensée. L’être ici est une thèse hautement présomptueuse, qui prescrit l’acceptation des certitudes inébranlables, par obéissance aveugle à une autorité dominante. Aussi bien du point de vue éthique, sociohistorique qu’épistémologique, la neutralité axiologique wébérienne se loge dans ce normatisme apparemment logique, mais fondé sur les éléments de l’impérialisme culturel du monde occidental.
Pour mieux expliquer, prenons un exemple qui nous est familier. La pauvreté.
Une réalité comme la pauvreté correspond à une structure rationnelle démontrable, qui s’oppose à une autre réalité : la richesse, elle-même démontrable à travers une autre structure rationnelle distincte.
Si nous pensons que la pauvreté se résume au fait qu’un groupe de pays soit dans l’incapacité d’accéder à la nourriture, à l’eau potable, aux logements ou aux vêtements en quantité suffisante, la simple logique voudrait qu’à l’origine de cette pauvreté, il y ait un empirisme fournissant la preuve matérielle de cette réalité, et un rationalisme qui en apporte l’explication théorique. C’est bien cette dernière que je qualifie de « réalisme déstructural épistémique », un substrat réaliste de la matière et de la chose, auquel j’associe une théorie, pour montrer comment on peut planifier et programmer l’appauvrissement des peuples, ou, a contrario, comment on peut planifier et programmer le développement d’un pays.
Dans leurs acceptions phylogéniques, le pauvre et le riche sont des espèces apparentées. Ainsi il est possible, grâce à leurs phylogenèses, de montrer des liens catégoriels de dualismes entre eux, et d’expliquer les phénomènes physiques, qui permettent de s’enrichir ou de s’appauvrir. Pour le chercheur averti, la désontologisation de ces dualismes est la condition de connaissance pure spécifique aux lois, aux mécanismes, et aux principes de diffusion de ces phénomènes.
Ce texte est un extrait de « THÉORIE DES CAPABILITÉS TRANSVERSALES : UN ESSAI SUR LE POUVOIR DES IDÉES », de Raoul Patrick Nougoum. Un ouvrage d’un peu plus de 1 300 pages, à découvrir dès cette semaine sur le site www.laminutedeconomiepolitique.com.
Africa24monde Par Regard Sur l'Afrique