© La Douala Stock Exchange devient l’unique place boursière en juillet
Dès le mois de juillet prochain, la fusion physique et institutionnelle des deux bourses (DSX et Bvmac) sera effective. Le président de la Commission de surveillance du marché financier de l’Afrique centrale(Cosumaf), Nagoum Yamassoum, a annoncé le 13 juin dernier que la fusion physique et institutionnelle des deux bourses (DSX et Bvmac) sera effective.
C’était à l’occasion de l’atelier de sensibilisation des acteurs de la place de Ndjamena (Tchad) sur le marché financier sous régionale. Nagoum Yamassoum a indiqué que, les derniers réglages de diligences restantes sont en cours et aboutiront début juillet 2019.
En effet, a indiqué Nagoum Yamassoum, dans l’hypothèse de la tenue des assemblées générales extraordinaires de la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (BVMAC) au Gabon et de Douala Stock Exchange (DSX) à Douala, relatives à la validation du traité de fusion, le 1er juillet 2019, il a été proposé que la nouvelle Bourse unifiée soit effective au plus tard le 05 juillet 2019 à Douala (siège de la future bourse unifiée). La réalisation de ces différentes actions devra définitivement sceller l’unification du marché financier de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Cemac). Le deuxième semestre de l’année 2019, devrait être marqué essentiellement par la restructuration des différentes entités du marché financier unifié, à savoir le régulateur, la bourse et le dépositaire central, afin de les doter des capacités opérationnelles nécessaires pour le décollage effectif du marché financier régional.
S’agissant de l’Autorité de régulation unique, la seconde phase de la fusion est consacrée au renforcement de la réglementation, des moyens et des procédures du Régulateur et à la dynamisation du marché financier. Ces réformes visent à doter la Cemac d’un organisme de supervision renforcé dans ses missions et exerçant ses fonctions en adéquation avec les standards internationaux. Le marché financier régional est le marché domestique des Etats membres de la Cemac. Dès lors, il convient de souligner la nécessité d’une présence active des acteurs publics comme condition essentielle permettant de susciter la confiance des opérateurs économiques et attirer les entreprises privées en bourse.
C’est lors de sa session extraordinaire du 31 octobre 2017, que la Conférence des chefs d’Etat de la Cemac a scellé l’unification des marchés financiers de la sous-région de la Cemac, en établissant le siège de l’Autorité unique de régulation à Libreville (Gabon), celui de la Bourse régionale des valeurs mobilières à Douala (Cameroun). Et, en désignant la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC) en qualité de dépositaire central des titres, à titre transitoire.
Depuis 2016, dans un contexte de réduction drastique des recettes budgétaires, nos pays ont adopté le Programme des Réformes Economiques et Financières de la Cemac (Pref-Cemac). Des mesures d’ordre structurel ont été adoptées en vue de restructurer les économies de la CEMAC à travers une profonde diversification des sources de financement des Etats et des entreprises. Le marché financier sous régional a donc été placé au cœur de la stratégie de relance économique de nos pays. C’est à ce titre, que le marché financier est consacré comme maillon essentiel et canal privilégié de financement des dynamiques communautaires.
Depuis plus d’un an, le processus d’unification du marché financier sous régional conduit sous la coordination de la Beac est engagé. De grandes avancées ont été enregistrées par le sous-groupe des Régulateurs, depuis le 11 avril 2018, date de la signature de la convention de coopération et d’échange d’informations entre la Commission des Marchés financiers du Cameroun (CMF) et la Cosumaf, qui a encadré les relations entre les deux régulateurs, et créé des passerelles techniques et opérationnelles pour rendre fluides les opérations de marché dans la zone Cemac.
Une fusion à l’issue d’une longue marche
Selon Abbas Mahamat Tolli, gouverneur de la BEAC, l’évaluation financière de la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (BVMAC) au Gabon et de Douala Stock Exchange (DSX) au Cameroun, a été réalisée par un cabinet indépendant. Ce dernier a été recruté de commun accord avec les différentes bourses. « Cette évaluation a conduit à la définition d’une stratégie de fusion et l’élaboration d’un projet de Traité de fusion, dont la validation par les organes délibérants des deux bourses marquera l’aboutissement de la fusion de la BVMAC et de DSX », explique Abbas Mahamat Tolli. Toujours selon la BEAC, le conseil d’administration de DSX a validé le Traité de fusion le 19 mars 2019. S’agissant de la BVMAC, le gouverneur de la Banque centrale se dit persuadé que le projet de Traité de fusion sera rapidement validé.
« De la sorte, nous aboutirons au plus tard à fin mars 2019 à la fusion physique des deux bourses (BVMAC et DSX), afin d’engager très rapidement la seconde phase du projet, qui est la plus importante, consacrée à la restructuration et au développement de la bourse unifiée », espérait Abbas Mahamat Tolli.
La fusion des marchés financiers de la CEMAC a été décidée par les chefs d’Etat de la sous-région lors de leur session extraordinaire tenue le 30 octobre 2017 à Ndjamena, au Tchad. Le processus de fusion en cours devrait aboutir, au plus tard le 30 juin 2019, à une nouvelle configuration du marché financier régional articulé autour d’un régulateur unique basé à Libreville (Gabon). Le siège de la bourse unique, lui, est fixé à Douala (Cameroun).
La CMF engloutie
La Commission des marchés financiers (CMF) du Cameroun a été officiellement dissoute le 31 mars dernier à Douala au Cameroun. La convention d’unification de la Commission de surveillance du marché financier de l’Afrique centrale (Cosumaf) avec la CMF a été signée par les présidents respectifs des deux institutions : Jean Claude Ngbwa et Nagoum Yamassoum.
« La CMF disparaît au profit de la Cosumaf, nouveau régulateur régional basé à Libreville (…) Nous travaillons depuis plus d’un an avec la Cosumaf pour la mise en œuvre de la décision des chefs d’Etat : unifier les deux marchés financiers d’Afrique centrale. Au niveau des régulateurs, c’est chose faite », a précisé le Camerounais Jean Claude Ngbwa.
Pour sa part, le Tchadien Nagoum Yamassoum, président de la Cosumaf, a déclaré que: « Les nouveaux défis sont nombreux. Le plus important d’entre eux est la dynamisation du marché, parce qu’en dehors du marché camerounais, les autres marchés étaient plutôt embryonnaires et atones (…) Nous allons nous attacher à faire de la pédagogie financière pour faire connaître le marché régional et ses opportunités. »
Cette fusion-absorption intervient à la suite de celle des dépositaires centraux (CAA et BVMAC) à Ndjamena au Tchad, le 22 mars 2019. C’est en cohérence avec le processus d’unification des marchés financiers de la CEMAC, décidée par les chefs d’Etat de la sous-région lors de leur session extraordinaire tenue le 30 octobre 2017 à Ndjamena.
Douala devient la place financière de la zone Cemac
Cette réalité est d’autant plus compréhensible que la culture boursière est plus ancrée dans les mœurs des investisseurs et des entreprises de ces deux pays d’Afrique de l’Ouest. A titre d’exemple, bien qu’elle soit une bourse régionale (dont le pendant est la BVMAC basée à Libreville, malheureusement moins dynamique que la DSX), la bourse d’Abidjan (BRVM) compte plus de 30 sociétés cotées, contre seulement trois pour celle de Douala, au Cameroun.
Dans le même temps, le nombre de sociétés cotées à la bourse de Lagos et surtout le poids de ces dernières dans l’économie du pays sont encore plus importants au Nigeria, qui est la 2ème économie du continent noir, derrière l’Afrique du Sud. Ici, la capitalisation boursière correspond à la valeur de l’ensemble des actions sur un marché financier donné. A la bourse de Douala, cet indicateur atteint un peu plus de 150 milliards de FCFA.
Décriée depuis des années par les analystes et experts des marchés, l’existence de deux bourses des valeurs dans le même espace économique était perçue comme une honte et une véritable expression des égoïsmes nationaux. Après la tenue le 31 octobre 2017 à Ndjamena du sommet des chefs d’Etat de la Cemac, la Bourse des valeurs mobilières d’Afrique centrale (BVMAC), n’aura plus son siège à Libreville. La conférence des chefs d’Etat a décidé du transfert dans la capitale économique du Cameroun, de la Bourse régionale, jusqu’alors logée à Libreville.
Ainsi, tout en décidant de fixer le siège du régulateur du marché financier régional à Libreville, et celui de la Bourse des valeurs mobilières régionale à Douala, la conférence des chefs d’Etat a également désigné la BEAC comme dépositaire central. Cette décision vient sonner la fin de la bataille que se livraient les deux places boursières. Désormais donc, c’est à Douala que s’effectueront toutes les opérations boursières de la sous-région. Ce qui devrait étoffer le marché et encourager les entreprises qui hésitaient encore à faire leur entrée en bourse.
Par Africa24monde Avec Ecomatin