Le Congolais Roger Lumbala reste en prison dans l’attente de son jugement en France
La justice française a rejeté, mardi après-midi, la demande de remise en ...
© Marche de protestation pour réclamer la vérité sur la mort d'Adama Traoré, le 30 juillet 2016, à Paris. DOMINIQUE FAGET / AFP
Deux ans et demi après la mort d'Adama Traoré, devenu pour beaucoup un symbole des violences policières en France, sa famille tente de relancer les investigations en fournissant une nouvelle expertise médicale. Celle-ci contredit les conclusions de l'enquête, que les juges ont décidé de clore mardi 12 mars sans mettre en cause les gendarmes, selon des sources proches du dossier.
Ce rapport, rédigé par quatre professeurs d'hôpitaux parisiens à la demande et aux frais des parties civiles, a été communiqué lundi in extremis aux juges d'instruction à une étape-clé du dossier, précise l'Agence France-Presse. Il met en cause l'expertise précédente, mandatée par la justice, et qui avait conclu au décès d'Adama Traoré en raison d'une asphyxie due à deux pathologies, et non à son interpellation à proprement parler par les gendarmes.
Car du côté de la famille Traoré, qui jouait là son va-tout, on ne croit pas à la thèse officielle. Les quatre médecins écartent désormais clairement la théorie d'un décès dû à une condition médicale. Ils appellent la justice à réexaminer les conditions d'arrestation d'Adama Traoré. Reste à voir comment ce nouvel élément sera accueilli par le procureur de Paris, qui doit décider quelle sera la suite à donner - la réponse attendue dans les prochains jours.
S'appuyant sur cette nouvelle analyse, l'avocat de la famille, Yassine Bouzrou, a réclamé lundi une nouvelle audition des trois gendarmes, dans l'espoir qu'ils soient mis en examen puis renvoyés devant une cour d'assises pour « violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». L'enquête achevée il y a deux mois concluait en effet que le jeune de 24 ans souffrait bien de drépanocytose et d'une autre maladie rare, et que sa mort n'était pas due à son interpellation.
Mardi 12 mars, malgré cette nouvelle pièce, les juges ont décidé de clore l'information judiciaire sans mettre en cause les gendarmes qui ont interpellé Adama Traoré le 19 juillet 2016 à Beaumont-sur-Oise, en région parisienne, au terme d'une course poursuite. Près de trois ans après les faits, les circonstances de ce drame sont toujours aussi nébuleuses. Le parquet doit à présent prendre ses réquisitions avant que les juges ne rendent leur ordonnance finale.
En 2016, la mort du jeune homme avait provoqué cinq nuits de violences dans ce département, les proches d'Adama Traoré dénoncent une interpellation violente et accusent aussi les gendarmes de ne pas avoir porté secours au garçon, laissé menotté jusqu'à l'arrivée des pompiers malgré son état. Sur les réseaux sociaux notamment Twitter, les comités « Justice pour Adama » et « La vérité pour Adama » ne désarment pas.
Africa24monde Avec RFI (Avec agences)