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© Alliance des États du Sahel (AES) © X/NIGER_CNSP
Le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont abandonné le bloc régional de la CEDEAO en janvier, affirmant qu'il constituait une menace pour leur souveraineté.
Le président de transition du Mali a annoncé que son pays lancerait, avec le Burkina Faso et le Niger, de nouveaux passeports biométriques dans le cadre de la nouvelle Alliance des États du Sahel (AES) qu’ils ont formée l’année dernière après s’être brouillés avec le bloc régional ouest-africain.
La déclaration du colonel Assimi Goita, dimanche, intervient quelques jours après que le gouvernement militaire du Burkina Faso a émis de nouveaux passeports biométriques sans le logo de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) sur la couverture.
Le ministre burkinabè de la Sécurité, Mahamadou Sana, a précisé que la suppression du symbole de la CEDEAO sur les documents faisait suite à la décision de Ouagadougou de se retirer de l’union.
« Dans les prochains jours, un nouveau passeport biométrique de l’AES sera mis en circulation dans le but d’harmoniser les documents de voyage dans notre espace commun et de faciliter la mobilité de nos citoyens à travers le monde », a déclaré Goita dans un discours à l’occasion du premier anniversaire de l’AES.
Le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont annoncé conjointement en janvier qu’ils quittaient l’organisation régionale de 15 pays, l’accusant de constituer une menace pour leur souveraineté en servant d’outil aux puissances étrangères. Le bloc, qui compte plus de 400 millions d’habitants, avait menacé d’envoyer une force militaire soutenue par la France pour envahir le Niger afin de rétablir l’ordre démocratique après l’éviction du président nigérien Mohamed Bazoum en juillet 2023.
Les trois chefs militaires ont rompu leurs relations avec Paris en matière de défense, invoquant l'ingérence et l'incapacité de ses soldats à étouffer la violence jihadiste au Sahel, malgré leur engagement depuis plus d'une décennie. Ils ont également accusé l'autorité de ne pas les aider à combattre la violence jihadiste de longue date dans la région du Sahel.
La CEDEAO nie ces allégations et tente depuis de convaincre les trois États de reconsidérer leur décision, en avertissant que leur séparation porterait atteinte à la liberté des échanges et des déplacements au sein de la région. Elle a levé en février les sanctions économiques et de voyage contre Bamako, Niamey et Ouagadougou, et a récemment nommé le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye pour négocier le retour des dirigeants du Sahel.
Les anciennes colonies françaises ont déclaré qu’elles ne rejoindraient pas le bloc politique et économique ouest-africain, dont elles faisaient partie depuis près de cinq décennies.
Dans une déclaration conjointe publiée lundi soir, les dirigeants intérimaires du Mali, du Burkina Faso et du Niger ont déclaré avoir « demandé aux ministres compétents d’élaborer d’urgence des projets de protocoles additionnels » pour faire face aux éventuelles implications de leur sortie de la CEDEAO.
Texte traduit par Tinno BANG MBANG
Africa24monde avec Regard Sur l'Afrique