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© Un véhicule de MSF devant le centre médical à Kabinda, Kinshasa, RDC. © AFP PHOTO / LIONEL HEALING
C'est un triste anniversaire pour l'organisation Médecins sans frontières : cela fait six ans jour pour jour que trois de ses employés locaux ont été pris en otage dans le Nord-Kivu, dans l'est de la RDC. Un enlèvement attribué aux rebelles ougandais ADF-Nalu.
C'était le 11 juillet 2013, Philippe Bundya Musongelwa, Richard Muhindo Matabishi et Romy Ya-Dunia Ntibanyendera étaient enlevés « alors qu'ils effectuaient une mission exploratoire pour évaluer les besoins médicaux à Kamango », selon un communiqué de l'ONG. Une autre salariée enlevée le même jour, Chantal Kaghoma Vulinzole, est quant à elle parvenue à s'échapper le 29 aout 2014, mais ses collègues sont toujours portés disparus.
À l'heure actuelle, il s'agit des seuls employés de Médecins sans frontières en captivité à travers la planète. « C'est la première fois qu’on est en face d’une crise pareille, des collègues disparus depuis six ans », s'inquiète le président de l'association, contacté par téléphone.
Des témoignages, mais aucune preuve de vie directe
« On estime qu’ils sont détenus ou coincés entre les montagnes du Rwenzori et les denses forêts du parc national des Virunga », explique le docteur Mego Terzian. Si des informations circulent sur la supposée localisation des otages, il n'y a pourtant pas eu de contact direct avec les ADF, suspectés d'être à l'origine de l'enlèvement.
« Malheureusement, on n’a pas eu de preuves de vie directement, mais certains témoins comme d’anciens otages qui avaient pu fuir la forêt ou des prisonniers de guerre arrêtés par l’armée congolaise nous ont rapporté qu’ils ont vu nos collègues. Par exemple, la dernière fois qu’on a eu un témoignage, c’était il y a six mois, ils ont vu nos collègues vivants », ajoute le docteur Mego Terzian.
De quoi entretenir l'espoir pour Médecins sans frontières comme pour les proches des disparus. Un dossier sur lequel le docteur Terzian affirme échanger régulièrement avec les autorités, que ce soit à Kinshasa ou dans le Nord-Kivu. « À chaque fois, le discours est positif : les autorités congolaises nous garantissent qu’ils continuent leurs efforts, notamment avec leur opération militaire Sokola qui se déroule depuis des années maintenant dans le Nord-Kivu pour pouvoir contrôler les opérations de ce groupe ADF. »
Pour autant, les trois employés restent portés disparus, mais Médecins sans frontières dit rester mobilisée et selon elle, « les recherches se poursuivent ».
Par Africa24monde Avec RFI - Sébastien Duhamel