Le Ghana a abandonné ce mardi les accusations de trahison contre neuf dirigeants séparatistes présumés, arrêtés en mai lors d’une opération policière. Ils souhaitent créer une nouvelle nation à la frontière avec le Togo, dans une région qu'ils baptisent « Togoland occidental ».
C’est une victoire pour le mouvement séparatiste « Homeland Study Group Foundatio », appelé HGSF. Les neuf membres du groupe ont été relâchés ce mardi 9 juillet par la justice ghanéenne. Parmi eux, Charles Kormi Kudzordzi, le dirigeant de l’organisation âgé de 85 ans et surnommé « Papavi », « grand-père » en français, par ses supporteurs.
« C’est une victoire pour la démocratie » a dit le secrétaire du HGSF, George Nyakpo. Mais les séparatistes ne semblent pas vouloir s’arrêter là. « Nous ne céderons pas, mais nous apprendrons à connaître la prochaine ligne d’action quand nous nous réunirons à nouveau », a ajouté le secrétaire.
Accusés de complot en mai et arrêtés par la police ghanéenne, les neuf hommes avaient préparé un hymne national, une constitution et un drapeau de l’État indépendant qu’ils souhaitent créer. Ils entraînaient également une milice. Ils risquaient pour cela la peine de mort.
Pour comprendre les revendications des séparatistes, il faut remonter à l’époque coloniale. Après la défaite de l'Allemagne lors de la Première Guerre mondiale, la colonie allemande du Togoland est répartie entre la Grande-Bretagne et la France. En 1956, la zone occidentale, sous contrôle britannique, est intégrée au Ghana via un référendum. Un résultat salué par les populations du Nord, mais contesté par les populations du Sud, plus proche du Togo, et d'où est né le mouvement séparatiste.
Par Africa24monde Avec RFI
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