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© Joseph-Olivier Biley, fondateur de WeFlyAgri
J’ai eu l’opportunité de visiter une des plantations de mon père située à Bouaflé, à environ 300 kilomètres de la ville d’Abidjan, la capitale économique de la Côte d’Ivoire.
Malheureusement, ce qui était censé être un voyage familial de découverte, agréable et enrichissant s’est transformé en catastrophe. En effet, par manque de temps dû à ses occupations professionnelles, mon père a confié la gestion de sa plantation a un régisseur. Il obtenait des rapports hebdomadaires par téléphoneparle. Joseph-Olivier Biley, fondateur de WeFlyAgri, société qui révolutionne le monde agricole en Afrique parle de son projet sur Africa24monde.
Africa24monde: Qui êtes-vous et quel est votre projet ?
Attiré par les challenges et l’innovation, Joseph-Olivier est un entrepreneur ivoirien. Il a étudié dans plusieurs grandes villes telle que Paris, Londres, Chicago et San Francisco, ce qui lui a permis d’apprendre aux cotes des meilleurs. Il a fait l’INSEEC Business School, une grande école de commerce française et premier groupe privé français où il a appris le marketing, la finance et l’entrepreneuriat. Il a obtenu dans un premier temps un double Bachelor en Marketing et Finance international avec mention bien, puis un master en entrepreneuriat obtenu avec la mention très bien.
Il a décidé de rentrer dans son pays d’origine avec des projets pleins la tête et un seul objectif : changer les choses. Il fait partie de cette nouvelle génération d’afropreneurs voulant transformer son pays, son continent et créer une révolution dans le secteur agricole qu’ils ont baptisés WeFly Agri. C’est une startup ivoirienne dans le secteur de l’agriculture de précision permettant aux propriétaires de plantations de pouvoir voir et gérer leurs terres sans se déplacer, peu importe où ils se trouvent dans le monde et à partir d'un smartphone, une tablette ou un ordinateur.
En à peine un an, elle a gagné de nombreux concours et a été élue meilleure startup africaine par :
o Euromena Consulting en Côte d’Ivoire
o SensXAfrica en Zambie
o African Startup Forum (sur près de 10 000 startups)
o Harvard Business School, lors de l’African Venture Competition (sur plus de 121 startups.)
Africa24monde: Comment avez-vous eu l'idée de vous lancer ?
Joseph-Olivier Biley: En 2016, après avoir obtenu mon master j’ai pris la décision de rentrer en Côte d’Ivoire. J’ai eu l’opportunité de visiter une des plantations de mon père située à Bouaflé, à environ 300 kilomètres de la ville d’Abidjan, la capitale économique de la Côte d’Ivoire. Malheureusement, ce qui était censé être un voyage familial de découverte, agréable et enrichissant s’est transformé en catastrophe. En effet, par manque de temps dû à ses occupations professionnelles, mon père a confié la gestion de sa plantation a un régisseur. Il obtenait des rapports hebdomadaires par téléphone. Selon ce rapport et des besoins sur place il lui envoyait des plants, de l’engrais et des fonds pour l’entretien de sa plantation. Il s’est avéré que toutes ces dépenses n’avaient pas été utilisées à bon escient :
Après un total de plus de 6h de route, pas mal d’énergie dépensée et de temps perdu, mon père a découvert qu’il a investi des années pour rien. Son erreur ? Celle d’avoir fait confiance à son équipe.
Comme mon père, beaucoup de propriétaires terriens en Afrique sub-saharienne rencontrent le même problème, ils n’ont pas le contrôle de leur exploitation.
Après des mois de réflexions de recherches et de discussions, mes co-fondateurs et moi avons fait la découverte d’un outil exceptionnel : les drones.
Nous avons donc décidé de coupler l’intelligence, la puissance et la versatilité de ces drones, avec un logiciel informatique très performant et adapté aux réalités de l’Afrique, qui permettrait à tout propriétaire terrien, particulier ou industriel, quel que soit sa localisation dans le monde, de gagner du temps, de l’énergie et de l’argent et d’avoir au bout des doigts, le contrôle des activités de son exploitation.
Nous avons recruté une équipe aux compétences impressionnantes, partageant les mêmes valeurs et adhérant à notre vision. Transformer notre agriculture, la rendre plus accessible, plus « tech », plus précise pour répondre aux défis de la croissance de notre population et transformer ce risque en opportunité.
C’est ainsi qu’est né WeFly Agri, cette startup ivoirienne, à l’ambition africaine offrant aux propriétaires de plantations, la possibilité de voir et gérer leurs plantations sans se déplacer et de pouvoir se déplacer avec elle partout dans le monde.
Africa24monde: Quels ont été les difficultés que vous avez rencontrées ?
Joseph-Olivier Biley: Nous avons fait face à cinq principales difficultés :
Notre jeune âge. Nous sommes 15 à travailler à plein temps avec une moyenne d’âge de 26 ans. Les collaborateurs, partenaires ou clients sont souvent amusés de nous voir arriver et agréablement surpris de la qualité du travail et des services que nous proposons.
-Le manque de compétences technique. Nous avons une excellente équipe et j’en suis très fier. J’aimerai l’agrandir davantage, mais le manque de compétences locale spécifiques me pose de sérieux problèmes.
-Les problèmes de connectivités et le manque de couverture réseau dans les zones rurales a forcé notre créativité.
-Les infrastructures routières et électriques pas toujours très bonnes à l’intérieur du pays, compliquent notre logistique
Africa24monde: Qu'est-ce qui vous plaît dans le fait d'être votre propre patron ?
Joseph-Olivier Biley: Ce qui me passionne le plus est le fait de voir ma vision se mettre progressivement en place. Au début de l’aventure, nous étions deux, armés d’une feuille blanche et d’un stylo. Aujourd’hui nous sommes quinze à regarder dans la même direction et à nous battre pour transformer notre agriculture.
Africa24Monde: Quels sont vos projets pour la suite ?
Joseph-Olivier Biley: Nous sommes en train de nous étendre sur d’autres pays d’Afrique, tout en renforçant et améliorant notre technologie. Nous avons débuté la création de drones made in Côte d’Ivoire, adapté à l’agriculture et à notre environnement.
Nous avons commencé petit, mais rêvons très grand, comme je dis souvent à mon équipe « The sky is not a limit anymore, so let’s fly !
Oury Diallo, CEO d’ODK Consulting pour Africa24Monde. | odk-consulting.com