Corruption en Tunisie: deux proches de l'ex-président Ben Ali écroués
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© Le président soudanais déchu Omar el-Béchir au tribunal de Khartoum, le 31 août 2019. REUTERS/Mohamed Nureldin Abdallah
La semaine dernière, un haut responsable soudanais indiquait que les autorités de Khartoum étaient disposées à livrer les personnes inculpées de crimes par la Cour pénale internationale, dont l'ancien président Omar el-Béchir. Cette annonce était restée plutôt vague cependant. Le 17 février, un ministre a tenu à préciser les scénarios envisagés par les autorités de transition soudanaises.
Au Soudan, le ministre de la Culture et de l'Information en personne, Faisal Saleh, un ancien célèbre journaliste soudanais qui avait fait de la prison sous Omar el-Béchir, a précisé les projets des autorités de transition.
Il s'est confié à l'agence Reuters et déclaré que différentes options étaient sur la table. « L'une des possibilités, a-t-il expliqué, est que la CPI [Cour pénale internationale] vienne ici et que les personnes inculpées comparaissent devant la CPI à Khartoum », la capitale. Ou bien, a-t-il encore affirmé, « il y aura un tribunal hybride ». Ou peut-être encore les inculpés seront-ils « transférés à La Haye », siège de la CPI.
Cela, conclut-il, fera l'objet de discussions avec le tribunal international. Faisal Saleh indique que ce sujet sera évoqué lors d'une visite d'une délégation de la CPI, qui pourrait bientôt se rendre à Khartoum, selon lui. Pour l'heure, la CPI n'a fait aucune déclaration à ce sujet.
Faisal Saleh a par ailleurs précisé que, quelle que soit l'option retenue, celle-ci devra faire l'objet d'un accord du Conseil supérieur pour la paix, une instance qui regroupe le Conseil souverain dominé par les militaires, des ministres civils et des représentants des formations politiques qui se sont opposées au régime d'Omar el-Béchir.
Un effort du Soudan pour clarifier la situation
Pour les défenseurs des droits de l'homme, la bonne nouvelle c'est l'effort du Soudan pour clarifier sa position, dit-on à La Haye. « Un procès au Soudan, pourquoi pas » : le juriste d'une organisation internationale indique que, certes, l'Article 62 du Statut de Rome permet une délocalisation des audiences ; mais que les doutes sont tout de même nombreux sur sa faisabilité, « ne serait-ce que d'un point de vue logistique et financier ».
Pour l'heure, la Cour se fait encore discrète sur les propositions venues de Khartoum. Un bon connaisseur de la CPI explique que le procureur souhaite « donner un peu d'espace » aux nouvelles autorités et ne pas « exagérer la pression ». Et dans l'entourage du procureur, une source réaffirme « l'optimisme » de la CPI « au vu des récentes déclarations des autorités soudanaises ».
Par Africa24monde avec RFI