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© La présence militaire française est plutôt combattue par le Niger tout entier et les militaires au pouvoir à Niamey
Alors que les USA annoncent un repositionnement de leurs troupes au Niger, dans le pays, la présence militaire française est plutôt combattue par le Niger tout entier et les militaires au pouvoir à Niamey auraient entamé des discussions pour accélérer le départ des éléments français.
Le Commandement des États-Unis pour l’Afrique a ordonné le repositionnement des forces américaines à l’intérieur du Niger, a-t-on appris dans un communiqué du département américain de la Défense, publié jeudi 7 septembre.
« Ce que nous faisons en ce moment, c’est... repositionner une partie de notre personnel et certains de nos actifs de la base aérienne 101 de Niamey à l’aéroport 201 d’Agadez, à environ 920 kilomètres par la route de Niamey », indique la porte-parole adjointe du ministère américain de la Défense, Sabrina Singh, dans la note d’information du département américain de la Défense.
La mesure a été prise « simplement par précaution », justifie Sabrina Singh.
Faut-il le souligner, cette décision des autorités américaines survient alors que le gouvernement du Niger est en pleine rupture diplomatique avec la France.
Les militaires au pouvoir au Niger exigent le départ des forces militaires françaises présentes sur le territoire. La semaine écoulée, des manifestants sont montés au créneau près des bases étrangères, y compris celles des USA, pour appeler à un retrait immédiat.
Les responsables américains, qui ont condamné le coup de force, espèrent toujours que « la situation dans le pays pourra être résolue par la voie diplomatique ».
De son côté, Niamey accuse certains pays voisins, notamment le Sénégal, le Bénin et la Côte d’Ivoire, de vouloir servir d’arrière-base pour le déclenchement de l’opération militaire voulue par la CEDEAO pour la destituer.
Dans un communiqué à la Radio-Télévision du Niger, le général Salifou Mody du CNSP a accusé la CEDEAO et la France d’être en train de préparer l’assaut dans le cadre de l’intervention militaire voulue par l’organisation sous-régionale pour libérer Mohamed Bazoum, toujours détenu et le remettre au pouvoir.
« En dépit de l'annonce d’un plan de retrait, la France continue de déployer ses forces dans plusieurs pays de la CEDEAO dans le cadre des préparatifs d'une agression contre le Niger qu'elle envisage en collaboration avec cette organisation communautaire […] » a-t-il affirmé, évoquant « une centaine de rotations d'avions militaires cargos ayant permis de débarquer d'importantes quantités de matériel et équipements de guerre en Côte d'Ivoire, au Sénégal et au Benin ».
« À partir du 1er septembre 2023, 2 aéronefs de transport militaire de type A400 M et un Dornier 328 ont été déployés en renfort en Côte d'Ivoire, 2 hélicoptères multi-rôles type super PUMA, 40 véhicules blindés à Kandi et Malanville au Bénin. Le 7 septembre 2023, un navire militaire français a accosté à Cotonou avec à son bord du personnel et des moyens militaires » précise-t-il.
Le CNSP a fustigé un « manque de sincérité de la part de la France, quant à l’annonce du plan de retrait de ses forces » du territoire nigérien.
Pour rappel, les autorités françaises et nigériennes sont engagées dans un bras de fer diplomatique quant à la continuité des bases militaires françaises dans ce pays ouest-africain. Paris refusait jusqu’ici d’écouter les injonctions du CNSP à qui elle ne reconnait pas de légitimité constitutionnelle, mais les dernières nouvelles ont fait état de négociations en cours entre les deux parties.
Les troupes françaises, priées de quitter le Niger par les militaires au pouvoir, pourraient se replier vers le Tchad. Paris perd de plus en plus ses bases africaines.
C’est devenu une habitude pour les ministères français des Armées et de la Défense. À chaque coup d’État, le processus est le même : des discussions ont lieu avec les militaires au pouvoir, les Français sont priés de plier bagage et Paris s’exécute généralement après un dialogue de sourds. Après le Mali, le Burkina Faso, le Niger. Voilà plus d’un mois que Niamey et Paris s’écharpent quant à la présence militaire au Niger. Les accords militaires liant les deux pays ont été dénoncés par le nouveau pouvoir au Niger. Et si Emmanuel Macron n’a eu de cesse de dire que Mohamed Bazoum était son unique interlocuteur, il semblerait qu’Abdourahamane Tchiani soit finalement arrivé à ses fins.
Car Paris serait en train de redéployer une partie de ses 1 500 militaires stationnés sur place dans un autre pays africain. La France a beau avoir pris le temps de contester les demandes nigériennes, elle a finalement plié. Alors que les soldats français n’osent plus sortir de leurs bases respectives et que les appareils français n’ont plus décollé depuis plusieurs semaines, la France affirme qu’elle va retirer « certains éléments militaires », dès que les conditions de sécurité seront réunies.
Ce n’est donc plus qu’une question de jours. Car, en termes de logistique, il n’est pas forcément aisé de faire partir des avions de chasse, des hélicoptères, des drones ou encore des appareils terrestres en quelques jours.
De leur côté, les États-Unis ont décidé de repositionner une partie de son personnel, depuis la base aérienne de Niamey vers la base aérienne d’Agadez. « Une simple mesure de précaution », assure le Pentagone, qui prétend que cela n’a aucun lien avec les mouvements français prévus ces prochains jours.
Cela ressemble en tout cas à un camouflet pour Paris, qui doit quitter ses anciens bastions les uns après les autres. Si Paris dispose encore d’une présence militaire accrue à Djibouti, ce n’est pas là-bas que la France devrait déployer les soldats actuellement au Niger. La porte de sortie de Paris pourrait être le Tchad. Force est de constater que, depuis plusieurs mois, les militaires français et occidentaux ont souvent dû plier bagage. Et ce n'est qu'un début.
Africa24monde avec Presstv