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© Le président russe Vladimir Poutine, le 17 décembre 2021 à Moscou afp.com - Mikhail METZEL
Sur fond de crise autour de l’Ukraine, la Russie veut limiter l’influence de l’Alliance atlantique et des Etats-Unis dans son voisinage. La Russie a dévoilé vendredi 17décembre des propositions de traités pour limiter drastiquement l'influence américaine et de l'Otan dans son voisinage, dont les Etats-Unis se sont dits prêts à discuter, en consultation avec les Européens.
Ces documents(AGREEMENT) sont publiés sur fond de crispations russo-occidentales croissantes autour de l'Ukraine, pays voisin de la Russie. Américains et Européens accusent Moscou d'y préparer une offensive militaire.
La Russie demande à l’OTAN de se saborder. De renier ses principes, d’oublier ses engagements, de replier ses forces. Ainsi peuvent se résumer les propositions publiées par Moscou, vendredi 17 décembre. Une démarche atypique, qui coïncide avec le maintien d’une présence militaire exceptionnelle à proximité de l’Ukraine, parée à une opération d’envergure. En visite dans la capitale russe cette semaine, la secrétaire d’Etat américaine adjointe, Karen Donfried, a eu la primeur de cette offre, également transmise aux alliés. Elle suppose une double déclinaison : un traité bilatéral avec Washington et un accord de sécurité avec l’OTAN.
Le texte prétend remonter le temps, comme si, trente ans après la chute de l’URSS, l’indépendance des anciennes républiques n’était qu’un artifice. Il ne prévoit aucune concession côté russe et ne fait nulle mention de l’annexion de la Crimée en 2014, ni des troupes présentes dans le Donbass ukrainien. Selon le projet, la Russie et les membres de l’OTAN en date de 1997 – soit avant l’élargissement vers l’Europe orientale – s’engageraient à ne pas disposer de forces sur d’autres territoires européens. Pas de missiles de courte et moyenne portée déployés à distance de tir de l’autre partie. Pas d’exercices ou d’activités militaires, comme les vols de reconnaissance, à proximité de la frontière russe. Pas d’élargissement supplémentaire de l’OTAN à l’Ukraine, à la Géorgie ou à tout autre pays candidat. Enfin, l’Alliance atlantique ne devrait conduire aucune activité militaire sur le territoire ukrainien, mais aussi plus généralement en Europe orientale, en Asie centrale et dans le Caucase du Sud.
Réagissant à ces propositions, la porte-parole de la Maison Blanche Jen Psaki a affirmé qu'il n'y aurait "pas de discussions sur la sécurité européenne sans nos alliés et partenaires européens".
« Il y a des choses dans ces documents que les Russes savent être inacceptables, a réagi vendredi un haut responsable américain, au cours d’un point presse. Mais il y a d’autres choses sur lesquelles nous sommes prêts à travailler et qui méritent des discussions. » Ce à quoi la partie russe a immédiatement répondu que « les deux documents ne sont pas formulés comme un menu, où l’on peut choisir ce qui nous intéresse ».
Les Etats-Unis sont "prêts à discuter" de ces documents même s'ils comprennent "certaines choses que les Russes savent inacceptables", a déclaré à la presse un haut responsable américain.
Mais "s'il y a une agression de plus en Ukraine, cela aura des conséquences massives, massives, et cela coûtera très cher", a ajouté ce haut responsable ayant requis l'anonymat.
Moscou a annexé la Crimée ukrainienne et est largement vu comme le parrain de séparatistes prorusses dans l'Est ukrainien, où un conflit civil a fait quelque 13.000 morts depuis 2014. La Russie a aussi vaincu la Géorgie dans une courte guerre en 2008.
Les Occidentaux ont refusé de fermer la porte de l'Otan à ces deux pays, mais ils ont également de facto gelé le processus d'adhésion.
Washington, l'Otan et l'Union européenne accusent Moscou d'avoir massé des dizaines de milliers de militaires aux frontières de l'Ukraine ces dernières semaines en vue d'une éventuelle invasion et menacent la Russie de sanctions sans précédent.
Le Kremlin rejette ces accusations et se dit menacé par l'Otan qui arme Kiev et accroît sa présence militaire dans la région de la mer Noire.
Washington ne juge cependant pas une invasion russe de l'Ukraine imminente. L'analyse du gouvernement américain est que M. Poutine "n'a pas encore pris sa décision", a déclaré à la presse le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan.
Africa24monde avec Regard Sur l'Afrique