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Les questions identitaires au cœur du débat politique.«on fait en sorte que l’Ivoirien soit étranger chez lui» Bédié

À Abidjan, les propos controversés d'Henri Konan Bédié mercredi 5 juin, qui avait déclaré que l’orpaillage était le fait d’étrangers armés, n’en finissent plus de susciter des réactions. Le président du PDCI Henri Konan Bédié déclarait le 5 juin que l’orpaillage était le fait d’étrangers armés et depuis, sa sortie n’en finit plus de susciter des réactions. « Le moment venu, nous agirons pour empêcher ce hold-up sur la Côte d’Ivoire sous couvert de l’orpaillage », avait-il ajouté. « Il faut que nous réagissions pour que les Ivoiriens ne soient pas étrangers chez eux. Car actuellement, on fait en sorte que l’Ivoirien soit étranger chez lui », avait aussi déclaré l’ancien chef de l’État.  Après la condamnation du gouvernement samedi, le PDCI s’est justifié lundi, disant vouloir poser des problèmes sur la table. « Partout dans le monde, les acteurs politiques se soucient des flux migratoires et de la politique vis-à-vis des étrangers », a plaidé Jean Louis Billon, accusant le gouvernement « d’instrumentaliser faussement le spectre de la haine de l’étranger ».  Le ressurgissement des questions identitaires  Mais en Côte d’Ivoire, ces thèmes identitaires sont explosifs. La question de savoir qui est ou n’est pas Ivoirien a conduit le pays à la guerre entre 2002 et 2011. « Quand le président Bédié a engagé cette politique d’"ivoirité", on a fait croire que c’était un concept culturel qui n’avait rien à voir avec la xénophobie. Et nous-mêmes, on y a cru ! Maintenant qu’il récidive, on se rend bien compte qu’on a fait un faux combat », expliquait ce mardi Kobenan Kouassi Adjoumani, ex-PDCI devenu porte-parole du RHDP.  Depuis l’arrivée au pouvoir d’Alassane Ouattara en 2011, l’échec d’une véritable réconciliation et la politique dite du « rattrapage », confiant les postes à responsabilités à des gens du Nord, ressurgissent aujourd’hui. Même si les questions identitaires avaient été oubliées lorsque que PDCI et RDR étaient alliés. « Dans 15 mois, nous allons à une présidentielle. Il y a des partis en perte de vitesse qui cherchent des prétextes, commente Mamadou Touré, l’un des porte-parole du RHDP. Nous, on dénonce l’instrumentalisation à des fins politiques de ces problèmes. »  Mais dans un contexte de recrudescence des affrontements intercommunautaires et de tensions politiques, la tournure des débats inquiète.

© À Abidjan, les propos controversés d'Henri Konan Bédié mercredi 5 juin, qui avait déclaré que l’orpaillage était le fait d’étrangers armés, n’en finissent plus de susciter des réactions. Le président du PDCI Henri Konan Bédié déclarait le 5 juin que l’orpaillage était le fait d’étrangers armés et depuis, sa sortie n’en finit plus de susciter des réactions. « Le moment venu, nous agirons pour empêcher ce hold-up sur la Côte d’Ivoire sous couvert de l’orpaillage », avait-il ajouté. « Il faut que nous réagissions pour que les Ivoiriens ne soient pas étrangers chez eux. Car actuellement, on fait en sorte que l’Ivoirien soit étranger chez lui », avait aussi déclaré l’ancien chef de l’État. Après la condamnation du gouvernement samedi, le PDCI s’est justifié lundi, disant vouloir poser des problèmes sur la table. « Partout dans le monde, les acteurs politiques se soucient des flux migratoires et de la politique vis-à-vis des étrangers », a plaidé Jean Louis Billon, accusant le gouvernement « d’instrumentaliser faussement le spectre de la haine de l’étranger ». Le ressurgissement des questions identitaires Mais en Côte d’Ivoire, ces thèmes identitaires sont explosifs. La question de savoir qui est ou n’est pas Ivoirien a conduit le pays à la guerre entre 2002 et 2011. « Quand le président Bédié a engagé cette politique d’"ivoirité", on a fait croire que c’était un concept culturel qui n’avait rien à voir avec la xénophobie. Et nous-mêmes, on y a cru ! Maintenant qu’il récidive, on se rend bien compte qu’on a fait un faux combat », expliquait ce mardi Kobenan Kouassi Adjoumani, ex-PDCI devenu porte-parole du RHDP. Depuis l’arrivée au pouvoir d’Alassane Ouattara en 2011, l’échec d’une véritable réconciliation et la politique dite du « rattrapage », confiant les postes à responsabilités à des gens du Nord, ressurgissent aujourd’hui. Même si les questions identitaires avaient été oubliées lorsque que PDCI et RDR étaient alliés. « Dans 15 mois, nous allons à une présidentielle. Il y a des partis en perte de vitesse qui cherchent des prétextes, commente Mamadou Touré, l’un des porte-parole du RHDP. Nous, on dénonce l’instrumentalisation à des fins politiques de ces problèmes. » Mais dans un contexte de recrudescence des affrontements intercommunautaires et de tensions politiques, la tournure des débats inquiète.


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