
"L'ordre dirigé par les Américains depuis 1945 s'effondre", admet The Economist
Le fameux magazine The Economist a consacré sa Une à la fin de ...
© Le chef rebelle Riek Machar (G) et le président du Soudan du Sud, Salva Kiir signant l'accord de partage du pouvoir à Khartoum, au Soudan, le 5 août 2018. © REUTERS/Mohamed Nureldin Abdallah
Les négociations de Khartoum sur la paix au Soudan du Sud sont suspendues pour les fêtes musulmanes. Elles reprendront le lundi 27 août. Il y a deux semaines, pouvoir et opposition avaient signé un accord de partage du pouvoir. Depuis, les participants tentent d’aboutir à un accord définitif. Mais le dialogue patine.
« Les négociations sont mornes et beaucoup n’y croient pas. » Voilà comment un participant décrit l’ambiance des pourparlers. Avant l’ajournement des discussions, un brouillon d’accord final avait été distribué. Les belligérants ont fait des remarques. Les points contestés étaient si importants que les organisateurs ont dû se résoudre à suspendre les séances jusqu’à lundi.
Les désaccords et questions en suspens sont encore nombreux. Parmi les principaux points de blocage : le cas des 32 États que le gouvernement souhaite créer. Beaucoup y voient une façon de distribuer des postes mais aussi de favoriser les Dinkas, l’ethnie du président Salva Kiir, qui « occupent des terres abandonnées par d’autres groupes ayant fui le pays », explique un chercheur. Dans sa rhétorique, le pouvoir parle comme si cette question était réglée alors que l’opposition est toujours contre.
Autre divergence : le pouvoir de l’opposant Riek Machar. Son parti exige qu’il ait les mêmes prérogatives qu’en 2015, c’est-à-dire coordonner l’application de l’accord de paix, initier des réformes, diriger les conseils des ministres et diriger l’armée en l’absence du président. Le gouvernement répond qu’aujourd’hui, la situation a changé et que Riek Machar doit partager son pouvoir avec quatre autres vice-présidents. Pas de quoi être optimiste donc.
Jeudi, Nicholas Haysom, l’envoyé spécial des Nations unies a d’ailleurs reproché aux participants de trop se battre pour le pouvoir et les richesses. « Nous attendons des Sud-Soudanais qu’ils se comportent comme des patriotes, pas comme des entrepreneurs », a-t-il déclaré.
Par Africa24monde Avec RFI