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© Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi. ©Reuters
Le Conseil démocratique syrien (branche politique des FDS, soutenus par les USA, NDLR) appelle Le Caire au secours pour contrer une invasion de la Turquie qui selon le Conseil, ne tardera pas à se produire. Mais Le Caire acceptera-t-il la demande des Kurdes de Syrie de déployer des troupes dans le nord-est de la Syrie?
Depuis le début de la guerre, l’Égypte n'a cessé de défendre le maintien de l'unité territoriale et la souveraineté syrienne et n’a pas coupé ses relations diplomatiques avec Damas. L’Égypte fait aussi partie des pays arabes qui n’ont pas soutenu les groupes terroristes dans le conflit syrien, mais qui a, au contraire, encouragé le gouvernement de Damas dans sa lutte contre le terrorisme.
« Le Conseil démocratique syrien, branche politique des Forces démocratiques syriennes (FDS), est prêt à envisager le déploiement de troupes égyptiennes dans des zones situées à l’est de l’Euphrate afin d’empêcher toute éventuelle attaque de la part de la Turquie », a déclaré Riad Darar, co-président du Conseil, le 17 février, à l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), vitrine médiatique de l’opposition syrienne pro-occidentale.
Riad Darar, co-président du Conseil démocratique syrien. ©ANHA
« Nous pouvons nous coordonner avec la partie égyptienne pour permettre un déploiement de troupes dans l’est de l’Euphrate ; elles peuvent être présentes de plusieurs manières, nous pouvons nous entendre sur ce point », a-t-il déclaré.
Le Conseil démocratique syrien contrôle le nord-est de la Syrie avec le soutien direct de la coalition dirigée par les États-Unis. L'appel, affirme le Conseil, s'explique par le fait que "la Turquie a commencé à préparer une invasion contre toutes ces régions à la suite de la décision du président américain Donald Trump de vouloir retirer les troupes américaines de Syrie".
M. Darar a déclaré qu’il comprenait bien que la Turquie n'accepterait aucun contact entre eux (les Kurdes) et l'Égypte. Cependant, il a souligné qu'il était dans leur droit de communiquer avec toutes les parties susceptibles de « protéger leur avenir », en particulier l'Égypte, qui entretient des liens historiques avec la Syrie.
« Nous avons toujours voulu ouvrir un bureau en Égypte pour établir des relations avec le ministère égyptien des Affaires étrangères… Nous sommes prêts à nous rendre en Égypte à tout moment qui conviendrait à nos frères égyptiens », a ajouté le responsable kurde.
Plusieurs autres pays arabes, notamment l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis prétendent avoir l’intention de contrer l’influence croissante de la Turquie en Syrie. La perspective d'une implication égyptienne dans la guerre, sous prétexte d'une assistance à apporter aux Kurdes face à la Turquie, est toutefois une arme à double tranchant, affirment les analystes. Pas plus tard que ce mercredi 20 février, Bouthaina Shaaban, la conseillère du président syrien a affirmé que les Kurdes font partie intégrante du tissu démographique et sociale de la Syrie et que c'est à l'État syrien de les soutenir face à la Turquie. L'appel lancé par les Kurdes ne serait que potentiellement nuisible aux relations plutôt cordiales qu'entretient l'Égypte avec Damas, Riyad ayant désormais la mission d'empêcher la normalisation des liens de Damas avec le monde arabe pour bloquer le processus de reconstruction syrienne.
L’Égypte fait partie des pays arabes qui n’ont pas soutenu les groupes terroristes dans le conflit syrien, mais qui a au contraire encouragé le gouvernement de Damas dans sa lutte contre le terrorisme. C’est cette même politique qui a créé des tensions entre l’Égypte et l’Arabie saoudite en 2017. De l’avis des analystes politiques l'envoi de troupes égyptiennes en Syrie sans le feu vert de Damas et ce, sous prétexte de soutenir les FDS, risque de ne pas être apprécié par la Russie alors que l'Égypte partage les mêmes points de vue avec Moscou dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme.
L'Égypte d’al-Sissi n'a pas envoyé de troupes au Yémen malgré les demandes sans répit de l'Arabie saoudite et s’est contenté d’envoyer symboliquement des troupes pour protéger le détroit de Bab el-Mandeb et assurer une navigation dans la région.
Défiant ses partenaires arabes, surtout l’Arabie saoudite, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a ouvertement affiché son soutien au gouvernement de Bachar al-Assad en été dernier et s'est opposé à l'envoi de militaires en Syrie pour participer à « l'armée arabe » qu'envisagent former les États-Unis et leurs alliés régionaux en Syrie.
Al-Sissi a répété à plusieurs reprises que l'Égypte "soutient les armées nationales dans le règlement des crises dans la région et le maintien de la sécurité" - une expression claire du soutien du gouvernement du président Bachar al-Assad et de son armée.
Sissi a également déclaré qu'Assad fait partie de la solution en Syrie et a permis au chef du service de Renseignement égyptien de rencontrer publiquement en octobre 2016 son homologue syrien, Ali Mamlouk, au Caire. Les médias arabes ont également signalé plusieurs autres réunions entre les responsables égyptiens et syriens de haut rang au cours de ces dernières années.
Par Africa24monde avec presstv