Affaire « Braquage Bceao » : Gbagbo « réfute avec vigueur » l’accusation
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© Les leaders séparatistes catalans en procès. Mardi 12 février 2019 à Madrid. Emilio Naranjo/Pool via REUTERS
Mardi 12 février 2019, le début du méga-procès contre 12 séparatistes catalans accusés d’avoir cherché à provoquer le divorce de la Catalogne avec l'Espagne n’a pas provoqué d’incident majeur à l’extérieur du tribunal suprême, si ce n'est des blocages de rues à Barcelone. A l’intérieur, le ton a été très véhément de la part des avocats des sécessionnistes mis en examen, qui risquent de très lourdes peines de prison - jusqu’à 25 ans - pour rébellion ou sédition.
Il n’y a plus désormais de doute quant à la teneur de procès devant le Tribunal suprême, constate notre correspondant à Madrid, François Musseau. Les débats seront à couteaux tirés, comme on a pu le voir mardi au cours d'une première journée marquée par la prise de parole des avocats de la défense.
Ceux qui plaident la cause des 12 anciens responsables politiques catalans accusés d’avoir violé la Constitution espagnole en organisant un référendum d’autodétermination, interdit par la justice, en octobre 2017, et en déclarant, même symboliquement, l’indépendance de la Catalogne après l'issue du vote.
Ils ont affirmé que leurs clients « affrontent une parodie de justice », que « le Tribunal suprême espagnol est à la botte du pouvoir » et que ce procès intégralement retransmis à la télévision, procès le plus décisif depuis la fin du franquisme selon plusieurs médias, « est une profonde injustice ».
Un procès qui « donne des ailes » à l'extrême droite ?
Beaucoup ne cachent leur inquiétude. « Je suis préoccupée de voir comment ce sujet de la Catalogne conditionne toute la scène politique et donne des ailes aux partis d’extrême droite », confie à RFI Pilar, fonctionnaire des impôts, alors que le parti Vox réclame 62 ans de prison pour les principaux accusés.
Derrière, le reste de l’opposition de droite souffle aussi sur les braises, en affirmant que la Catalogne, actuellement gouvernée par des indépendantistes, devrait être pilotée par le pouvoir central. « Ce procès signifie beaucoup pour notre pays », explique Ana Romero, journaliste spécialisée dans les grandes affaires judiciaires.
« Il y a beaucoup en jeu quant à notre démocratie, notre nation », ajoute-t-elle, alors que qu'Alfred Bosch, ministre catalan de l'Action extérieure, qui a inauguré ce même mardi la réouverture de la délégation de Catalogne en France, fermée après la suspension de l'autonomie au lendemain du référendum, est très critique.
« Il y a quelque chose qui ne fonctionne pas en Espagne »
« C'est un procès politique, lâche-t-il, préparé comme une vengeance ou un châtiment. Il y a des membres du même gouvernement catalan qui sont en Europe et que les juges ont laissés en liberté. Des citoyens libres en Europe, tandis qu'en Espagne, ceux qui sont présentés là sont en prison depuis plus d'un an. »
« On les accuse de crimes horribles, de sédition, rébelion. On ne respecte pas le droit de soutenir ses idées librement. Le mouvement pour une république catalane n'est pas un mouvement violent, jamais. Il y a eu des manifestations énorme sans aucun incident. Et le droit à l'autodétermination n'est pas un crime. »
Pour M. Bosch, l'autodétermination est « un droit reconnu de façon universelle ». « S'ils traitent nos dirigeants, les dirigeants républicains catalans, comme des criminels, il y a quelque chose qui ne fonctionne pas en Espagne », observe-t-il. Il ne sera d'ailleurs pas forcément contredit au Parlement européen.
Par Africa24monde Avec RFI