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© Le président ukrainien Volodymyr Zelensky au Bürgenstock en Suisse le 16 juin 2024. MICHAEL BUHOLZER / AFP
La vaste majorité des pays réunis au Bürgenstock ont réitéré dimanche leur soutien à l’indépendance et la souveraineté territoriale de l’Ukraine. Ce rendez-vous diplomatique est un succès pour le président ukrainien même si les Brics n’ont pas voulu signer la déclaration finale, note la presse internationale.
“Le sommet du Bürgenstock qui a pris fin” dimanche 16 juin “s’est soldé par une victoire” pour Volodymyr Zelensky, analyse La Tribune de Genève.
Plus de deux ans après l’invasion russe, la très grande majorité des pays qui ont participé en Suisse à ce grand rendez-vous diplomatique consacré à la paix en Ukraine, est parvenue à s’entendre sur un communiqué final dessinant des pistes pour mettre fin au conflit. Les signataires ont notamment réitéré leur soutien à l’indépendance et la souveraineté territoriale de Kiev et ont souligné que la Russie devra être partie prenante des discussions pour arriver “à une paix durable et juste”. “Plus de 80 des 100 délégations […] soutiennent [Zelensky] (presque) sans faille”, note le quotidien suisse qui salue le “joli coup” du président ukrainien.
“En matière de solidarité, réunir 92 pays du monde, du Timor oriental aux Comores, est un succès respectable pour les hôtes suisses - soit près de la moitié des Nations unies. Aussi trivial que cela puisse paraître, l’un des principaux efforts du sommet est de prendre une photo de groupe avec le plus de monde possible”, renchérit Der Spiegel.
Dans un communiqué conjoint, les pays signataires ont revendiqué dimanche “trois points centraux pour Kiev : la sécurité des installations nucléaires, la libre navigation en mer Noire pour assurer l’exportation des céréales et la libération des prisonniers de guerre et le retour des enfants enlevés et des civils détenus illégalement”, résume La Tribune de Genève.
Refus d’un “compromis territorial”
Le communiqué fait aussi référence à la Charte de l’ONU. “C’est la base de toute paix durable”, a affirmé une source diplomatique suisse au Temps. “Si on fait des compromis sur les principes de droit international, on sape la doctrine internationale basée sur des règles, et ce serait dramatique. Ce travail normatif se fait notamment à coups de déclarations officielles des États impliqués. Et il doit être répété et répété.” Un “mantra” destiné à “défendre la souveraineté de l’Ukraine au moment où certains pays estiment qu’il est temps de faire des compromis territoriaux pour parvenir à une paix”, analyse Le Temps.
Plusieurs médias notent toutefois que le communiqué n’est pas parvenu à remporter l’adhésion de certains pays. “Au Bürgenstock, tout le monde n’a pas signé la déclaration finale”, remarque Le Matin. “Aucun des pays membres des BRICS, proche de Moscou, ne l’a fait”. Parmi les pays ayant décliné de signer le texte, “le Brésil, la Thaïlande, les Émirats arabes unis, le Vatican, l’Inde, le Mexique, l’Arabie saoudite, l’Afrique du Sud ou encore l’Indonésie”.
La Chine, le plus grand allié de la Russie, a même “refusé d’assister au sommet, garantissant
l’échec de l’Ukraine à convaincre les grands pays du Sud de la soutenir pour isoler la Russie”, souligne The Independent. Le sommet a “néanmoins donné à Kiev l’occasion de mettre en valeur le soutien de ses alliés occidentaux dont il a besoin pour continuer à lutter” contre Moscou, remarque le quotidien britannique.
“Aucune piste pour tendre la main à Moscou”
En plus d’aboutir à une déclaration de solidarité, ce sommet devait aussi être “le signal de départ d’un véritable processus de paix, qui doit bien entendu inclure des négociations avec la Russie”, remarque Der Spiegel.
“Pour aller de l’avant, il faudra dialoguer directement avec” la Russie, souligne Le Temps. Le communiqué publié dimanche “n’offre toutefois aucune piste pour tendre la main à Moscou”, déplore le quotidien suisse. La question de “comment et quand impliquer la Russie” reste ouverte, a reconnu dimanche la présidente de la Confédération helvétique et hôte du sommet, Viola Amherd.
Africa24monde Par Noémie Taylor-Rosner