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© Le vice-président du Sénat Jean Christophe Owono Nguema | alibreville.com
Le projet de révision constitutionnelle adopté par le gouvernement en Conseil des ministres, le 28 septembre dernier ne cesse de susciter la polémique au sein de la classe politique gabonaise, certain y voient déjà une sorte de projet de monarchisation de la République. Position exprimée par le 6ème vice-président du Sénat, Jean Christophe Owono Nguema lors de son son passage ce jeudi 19 octobre au journal Afrique de Tv5 Monde.
Le sixième vice-président du sénat gabonais Jean-Christophe Owono Nguema, est convoqué ce lundi à la gendarmerie à Libreville. "Il a été convoqué à 09H00 (08H00 GMT)", a déclaré le procureur de la République, Steeve Ndong Essame.
"Ses propos pourraient constituer un délit flagrant (...) une incitation à la révolte", a -t-il ajouté en précisant que la convocation lui avait été remise samedi.
Lors d'un entretien télévisé le 19 octobre, M. Nguema avait appelé à "contrer" le chef de l'Etat "sur le terrain" et avait dénoncé la "monarchisation" du Gabon, en référence au projet de révision de la Constitution qui agite la classe politique gabonaise depuis une semaine.
Interrogé par la journaliste Tatiana Mossot au journal Afrique de TV5Monde, il a egalement rappelé le rôle que devrait jouer la France dans la résolution de la crise née de la dernière élection présidentielle. Soulignant que l’Hexagone a toujours joué un rôle primordial dans la politique gabonaise, de l’accession du pays à l’indépendance jusqu’à celle d’Ali Bongo «la France fait parti du problème, la même France fait parti de la solution»; a t-il lancé.
Poursuivant qu’aujourd’hui pour une fois «l’Union européenne a voté une résolution demandant à la France de s’impliquer pleinement dans la recherche de la solution au problème politique qui se pose actuellement au Gabon. avant de parler de cette énième révision de la constitution il faut parler du problème (…) le Gabon a un problème politique et il faut trouver une solution politique».
M. Nguema, sénateur proche du parti Union Nationale (UN, opposition), a dit qu'il ne se rendrait pas à la Direction régionale de recherches (DGR, organe de renseignement de la gendarmerie nationale), arguant de son immunité parlementaire, selon une vidéo postée samedi par ses partisans sur les réseaux sociaux.
La DGR "pourra utiliser ses (propres) moyens" s'il ne se présente pas à sa convocation, a prévenu le procureur de la République, qui note que le "flagrant délit" permet une levée de l'immunité parlementaire.
Adopté fin septembre en Conseil des ministres, le texte, qui modifie une quarantaine d'articles sur 119, doit être débattu au Parlement dans les semaines à venir.
Il porte notamment sur "la détermination des rapports entre le président et le gouvernement en cas de cohabitation", "le renforcement des pouvoirs de contrôle du Parlement" ou encore la création d'une Cour de justice de la République pour juger les hauts responsables de l'Etat, selon le compte-rendu du Conseil des ministres du 28 septembre.
Il met en application les actes du "dialogue politique" (mars-mai 2017) souhaité par l'exécutif pour tourner la page d'une présidentielle qui, en 2016, avait été marquée par des violences post-électorales. encore dans tous les esprits.
Par Africa24monde