Le Sénat de la République démocratique du Congo, qui a voté jeudi la prorogation de l‘état d’urgence sanitaire, est surtout agité par la récente passe d’armes entre son président et une sénatrice provoquée par une affaire de marché passé sans appel d’offres.
Jeudi également, le président du Sénat, l’ex-ministre de la Justice Alexis Thambwe Mwamba, s’est excusé en offrant des fleurs en séance publique à la sénatrice Bijoux Goya, qui a accepté sa repentance et le bouquet.
Lors de la même séance, le Sénat a aussi rejeté une demande de commission d’enquête formulée par Mme Goya quelques jours auparavant.
La sénatrice voulait que cette commission se penche sur les travaux de rénovation de la salle du Sénat, qui ont coûté d’après elle bien plus cher que prévu (quatre millions de dollars au total).
Les travaux ont été attribués de gré à gré, sans appel d’offres à la société d’un homme d’affaires indien proche du président du Sénat et de l’ancien chef de l’État Joseph Kabila, d’après une enquête de Radio France internationale (RFI).
Cette affaire a réveillé les accusations de corruption qui ont entaché début 2019 l‘élection de la centaine de sénateurs.
En colère, le président du Sénat avait lancé à sa collègue Goya le 30 avril: “Vous vouliez mon appui pour devenir questeur du sénat. Vous m’avez dit que nous allons nous faire du fric si vous êtes élue questeur du sénat”.
“Toujours pendant cette période de campagne, vous m’aviez invité à plusieurs reprises chez vous pour boire du champagne, j’ai toujours refusé poliment et systématiquement”, a-t-il ajouté.
Vendredi, l’Association congolaise pour l’accès à la justice (Acaj) s’est déclarée “profondément scandalisée” par le rejet de la demande d’une commission d’enquête.
L’Acaj accuse le Sénat de ne pas se soucier de la “transparence” dans la gestion de l’argent public.
Par Africa24monde avec AFP
