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© Le régime sommé de clarifier la disparition d'un journaliste
En annonçant la mort d’un journaliste porté disparu depuis plus de deux ans, le ministre tanzanien des Affaires étrangères s’est mis à dos les défenseurs de la liberté de la presse qui lui reprochent de ne pas fournir des détails sur les circonstances du décès.
Passe d’armes entre des ONG de défense de la liberté de la presse et le gouvernement tanzanien. La faute à la déclaration du ministre des Affaires étrangères à propos du cas d’Azory Gwanda qui manque à l’appel depuis deux ans.
Dans une interview accordée à la BBC, Palamagamba Kabudi a déclaré la semaine dernière qu’Azory Gwanda avait « disparu et était mort » quelque part à Rufiji, dans l’est de la Tanzanie.
L’absence de détails précis sur les circonstances du drame n’a pas laissé indifférentes des ONG. « Après un an et demi de silence et de minimisation de la disparition du journaliste, le ministre annonce sa mort sans aucune explication », a expliqué Arnaud Froger, représentant de Reporters sans frontières (RSF) pour l’Afrique.
Propos totalement « inadéquats et pénibles », d’après le Comité de protection des journalistes (CPJ). Ce qui aux yeux de RSF dénote « d’un manque de considération dans l’enquête relative à cette affaire ».
Et face à cette avalanche de critiques, Palamagamba Kabudi n’a pas eu d’autres options que de revenir sur sa déclaration. « La référence que j’ai faite à Azory Gwanda ne signifie pas qu’Azory Gwanda est confirmé mort. À ce jour, le gouvernement tanzanien n’a pas confirmé si Azory est mort ou en vie », a déclaré le chef de la diplomatie tanzanienne.
Si Dodoma se dit incapable de confirmer ou infirmer la mort de Gwanda, l’ancien collaborateur des journaux Mwananchi et The Citizen est porté disparu depuis le 21 novembre 2017. Et les ONG exigent des explications « claires » sur cette affaire.
Au moment de sa disparition, Gwanda enquêtait sur une série d’assassinats de policiers et de responsables locaux à Kibiti, dans le district de Rufiji, dans la région de Pwani.
Arrivé au pouvoir en 2015, Magufuli a interdit le populaire journal Mawio en 2016, ainsi que deux stations de radio – Radio Five et Magic FM.
La Tanzanie se classe 118e sur 180 pays dans le classement mondial de la liberté de la presse de RSF cette année, soit 25 places de moins qu’en 2018.
Par Africa24monde Avec Africanews - John Ndinga Ngoma