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© Cette présence militaire française, plus communément appelée la force Barkhane, fait face à une résistance de la part de la population sahélienne à laquelle elle ne s’y attendait pas.
Comme il a souvent été évoqué dans le Zoom Afrique, la présence de l’armée française au Sahel est de trop. Effectivement, depuis 2013, cette présence, inutile aux yeux de la population du Sahel, perdure sous la bannière de la fameuse « lutte contre le terrorisme » qui semble être la principale raison.
Cela dit, la situation ne s’améliore guère et plus encore, elle s’empire. Par contre, pour la France, cette situation semble profitable. Sécurisation de l’uranium nigérien au profit des multinationales, les tentatives de découpage du territoire malien et même burkinabé afin d’assurer un meilleur contrôle dans la région.
Cette présence militaire française, plus communément appelée la force Barkhane, fait face à une résistance de la part de la population sahélienne à laquelle elle ne s’y attendait pas. Ce bourbier est maintenant difficile à gérer. D’un côté, quitter le Sahel dans ces conditions, c’est avouer 7 ans de guerre « pour rien » et de l’autre côté, y rester continuerait d’augmenter la résistance au sein de la population sahélienne. Cette résistance continue de faire face au Mirage 2000, aux drones MQ-9 Reaper, près de 5000 militaires français, avec une union hors du commun, car cette présence impérialiste continue de nuire non seulement au Sahel, mais aussi à l’Afrique.
Depuis les indépendances, la France a voulu conserver son influence en Afrique. Fondamentalement, l’armée française est calibrée moins pour la « défense », que pour être « projetée » sur des théâtres lointains, au gré des intérêts de l’État et du capitalisme national. En mars 2020, selon les chiffres de l’état-major, 41 % des effectifs déployés l’étaient à l’étranger. C’est une armée d’« opérations extérieures », c’est-à-dire une armée impérialiste.
La France se prévaut d’être une « puissance invitée » au Sahel par des gouvernements amis qui l’aurait appelée à l’aide. Cette rhétorique masque mal sa motivation impérialiste. D’une part, il lui faut sécuriser ses approvisionnements en uranium nigérien. D’autre part, il lui faut confirmer qu’elle est une tutrice fiable, avec laquelle il faut compter. C’est une clé déterminante pour conserver, face à la concurrence états-unienne, des concessions et des marchés publics en Afrique.
Pourtant, l’État français, qui prétend rétablir l’ordre au Sahel a une responsabilité importante dans la situation actuelle. En 2011, il ne pouvait ignorer – puisque c’était la grande crainte du Tchad, du Niger, du Mali ou de l’Algérie – que la destruction de la Libye du colonel Kadhafi risquait d’entraîner des déstabilisations dans toute une partie de l’Afrique.
Au Sahel, l’État français se présente donc en sauveur, mais la réalité est qu’il ne sauve pas la population et ne réduit pas la violence. Il ne sauve que les mines d’uranium et son statut d’État suzerain vis-à-vis de gouvernements vassalisés. Sa présence armée enferme l’Afrique de l’Ouest dans la dépendance, éloigne la paix et prolonge et aggrave une guerre sans fin.
Africa24monde avec RSA