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© Diarracissé JAHATE, fondatrice de l’association Djelima qui fait la promotion de la culture africaine auprès des enfants
Africa24Monde, en partenariat avec ODK Consulting, met en lumière de jeunes entrepreneurs ayant un impact sur le continent africain. Rencontre avec la gambienne Diarracissé JAHATE, fondatrice de l’association Djelima qui fait la promotion de la culture africaine.
Africa24Monde: Qui êtes-vous ? Quel est votre projet ?
Je suis Diarracissé JAHATE, 28 ans originaire de la Gambie, j'ai fondé l'association Djelima en Février dernier.Djelima est une association socio-culturelle, qui a pour but de promouvoir l'histoire de l'Afrique auprès des enfants mais aussi de partager cette histoire auprès des autres familles désirant que leurs enfants s’intéressent à une culture différente de la leur. L'association a pour but de faire perdurer les cultures africaines afin que les enfants aient conscience de la richesse du continent mais aussi leur faire connaître les héros et héroïnes du monde noir. Cet apprentissage se fait de manière ludique et créative permettant de transmettre la culture de la façon la plus intéressante possible.
Pourquoi « Djelima » ?
Djelima vient de la racine des mots « djeli » et « ma ».
Djeli, est utilisé en Afrique de l’ouest pour identifier le personnage dont la fonction consiste à raconter des mythes, chanter et/ou raconter des histoires du temps passé.
Ma, désigne la mère, en Afrique elle détient le rôle fondamental d’éduquer et de transmettre ce qui constitue la culture de référence.
Comment avez-vous eu l'idée de vous lancer ?
Depuis un certain temps, je m'intéresse à l'histoire de l'Afrique. Cela a commencé lorsqu’un ami m'a parlé d'un ouvrage de Cheick Anta Diop « Nations nègres et culture » qui m'a permis de découvrir des facettes de l'Afrique dont personne ne nous parle. Cet ouvrage a été une révélation pour moi. J'y ai appris qu'en Afrique est née l'humanité, qu'en Afrique sont nées les premières grandes civilisations...
A partir de là, j'ai commencé à me documenter, à poser des questions à mes parents sur nos traditions. Quand je le pouvais, je me rendais à des conférences sur l'Afrique avec mon neveu qui en ressortait avec un tas de questions...
Étant de nature entreprenante, investie et dynamique, je me suis dis pourquoi pas lancer une activité autour de ces sujets qui m'interpellent. D'autant plus que peu de structures existent et qu'avec la prochaine génération, il y a un grand risque de perdition de la culture en commençant par la langue d'origine.
Je pense que nous ne devons plus laisser cette partie de l'histoire être racontée par l'école ou propagée par les médias : c'est notre rôle, nous, enfants issus de ce continent, de raconter notre histoire. Notre structure tient à accompagner les parents dans cette démarche.
Quelles ont été les difficultés que vous avez rencontrées ?
A vrai dire pour le moment je n'ai pas rencontré de réelles difficultés. Car ma stratégie est d'avancer step by step avec les moyens dont Djelima dispose. Un atelier est proposé et si cela fonctionne bien, nous continuerons dans ce sens. Grâce à l'équipe constituée et les choix des partenaires, nos premiers événements ont été d'une grande réussite. Un grand nombre de familles ont répondu présent !
Qu'est-ce qui vous plaît dans le fait de diriger votre activité ?
Je me souviens lors du premier événement organisé, l'un des enfants m'a dit : « c'est la meilleure journée que j'ai passé ». Voilà ce qui me plaît. Voir que les enfants sont enthousiastes, émerveillés à l'idée de découvrir, apprendre sur des sujets dont on ne parle pas assez de manière positive. Les enfants sont un publics très exigeant et si une chose ne leur plaît pas, ils ne manqueront pas de nous le dire. Ce qui me pousse à donner le meilleur de moi-même et à me challenger.
Qu'est-ce que vous auriez fait différemment si vous en aviez eu la possibilité ?
Jusqu’à présent nous avons une stratégie qui porte ses fruits. Comme je le disais plus haut, nous commençons doucement et espérons que notre structure prenne de l'ampleur afin de proposer des activités récurrentes.
Quels sont vos projets pour la suite ?
Sur le long terme, nous espérons pouvoir créer une structure qui promouvra les arts et les cultures africaines que ce soit par le biais de la pratique d'instruments de musique traditionnelle, comme la Kora*, la pratique des langues africaines, mais aussi l'utilisation des outils numériques. Entre autres, Djelima souhaite former la relève de demain, les futurs ambassadeurs de notre culture.
Oury DIALLO, CEO d’ODK Consulting pour Africa 24 Monde.