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© Abiy Ahmed, Premier ministre éthiopien, lors d’une session parlementaire, à Addis-Abeba, le 22 octobre 2019. REUTERS/Tiksa Negeri
Pour la cinquième fois depuis le début de la crise sanitaire, le Parlement éthiopien s’est réuni en session extraordinaire. Le Premier ministre s’est présenté devant les élus. Abiy Ahmed a longuement évoqué la situation du Covid-19. Alors que le pays dépasse les 2 100 malades, le Prix Nobel de la paix n’a pas sourcillé.
Abiy Ahmed a voulu offrir un visage résolument confiant, malgré certaines critiques. Le chef du gouvernement a égrené certains chiffres allant dans son sens : 2,2 milliards de dollars pour la réponse au coronavirus, 17 000 lits ouverts dans 54 centres de santé, 31 laboratoires opérationnels en trois mois et une capacité de tests qui passera à 14 000 par jour en juin.
Pour autant, la hausse du nombre de malades s’accélère et la ministre de la Santé s’est dite inquiète. Certains ont également reproché au chef du gouvernement de ne pas avoir instauré de confinement à l’intérieur du pays.
« Les mesures impulsives ont fait mal à beaucoup de pays. Prendre des décisions sans tenir compte des réalités locales est dangereux », a répondu Abiy Ahmed.
Côté économique, le chef du gouvernement a, là encore, présenté un tableau rassurant. Il a confié attendre une croissance de 6 % cette année. Il a également annoncé 13 % de hausse des exportations, sauf que ces chiffres englobent les dix derniers mois et pourraient vite être plombés par le coronavirus.
« Tous les pays de la zone ont des prévisions de croissance divisées par deux, voire trois. Pour l’Ethiopie, on s’attend à 2 ou 3 %, voire une stagnation », tempère un économiste.
L’auto-satisfaction d’Abiy Ahmed n’est peut-être pas étrangère au contexte électoral. Même si le scrutin d’août a été reporté, le Prix Nobel se voit en favori et ressemble de plus en plus à un homme en campagne.
Africa24monde avec RFI, correspondant à Nairobi, Sébastien Németh