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© Illustration- des ordures ménagères
Les déchets ménagers sont les déchets issus de l’activité des ménages à leur domicile. Ils ne sont pas valorisés ou traités dans les mêmes installations, et doivent donc être collectés séparément.
Les déchets assimilés sont les déchets produits en petite quantité par les professionnels (entreprises, artisans, commerces, associations…) et les administrations, qui peuvent être collectés en même temps que les ordures ménagères résiduelles (déchets assimilés aux ordures ménagères) du fait de leur nature.
Douala sent ; Yaoundé suffoque ; Bafoussam étouffe.
Les agglomérations urbaines du Cameroun traversent une crise aigüe des ordures ménagères. Les impacts sur la santé de l’environnement et celle des populations est alarmants. La prolifération des insectes rampants ; volants ; les souris et rats ; la résurgence des foyers cholériques ; les odeurs pestilentielles embaume l’atmosphère ; le lixiviat eau noire qui percole des ordures en putréfaction est à mesure de dégrader l’asphalte….. bien d’effets les plus inquiétants de cette noria d’impacts négatifs. Comment en est-on arrivé à ce point? la nième raison de cette crise conjoncturelle dit-on serait la conséquence du retard de paiement des factures du prestataire privé chargé de ramasser les ordures ménagères.
Si telle est la cause de la situation crasseuse dans la laquelle sont plongées Douala ; Yaoundé et dans une moindre mesure Bafoussam ; il faut s’en méfier car à chaque fois que les agents de la propreté publique (éboueur expression à la limite péjorative) n’auront pas leur traitement à temps ce sera bis repetita. Sans prétention aucune ; dans les lignes qui suivent nous analyserons de fond en comble la problématique de la gestion des ordures ménagères en zones urbaines sous les angles conjoncturel ; structurel et systémique en mettant en perspective les responsabilités des différents acteurs de la filière et en ressortir les points forts et points faibles à partir desquels nous apporterons notre modeste proposition pour l’édification des villes propres.
La production croissante des déchets ménagers est liée à l’évolution démographique et selon les dernières informations chiffrées de la Banque mondiale seuls 44% des déchets produits sont collectés (Kaza 2018) soit plus de la moitié des déchets est abandonnée dans la nature. Allons visiter la géographie humaine dans les deux grandes villes du Cameroun. Douala la capitale économique affiche à son compteur 2.768 millions d’habitants (2015) ; Yaoundé compte 2.766 millions d’habitants (2015).
Ces chiffres officiels sont contestés par certains hommes politiques et acteurs de la société civile arguant qu’ils sont minorés afin d’influencer le découpage des circonscriptions électorales par conséquent ; les fortes agglomérations urbaines vindicatives au demeurant qui ont tendance de voter en faveur de l’opposition sont moins représentées au niveau du parlement. Certains leaders d’opinion ; se fient aux chiffres affichés par les entreprises de la téléphonie mobile.
Pourquoi faire référence à la géographie humaine lorsqu’ il s’agit de la propreté publique& parce que toute politique de l’action publique de développement dépend d’une variable pertinente : la croissance démographique ; l’activité de collecte des ordures ménagère n’échappe point à cette logique. Les résultats des enquêtes menées auprès des ménages à Douala relative à la production des ordures ménagères ; renseignent qu’un habitant produit 0.80 kg/jour d’ordures ménagères. Sur la base de cette enquête on observe l’écart entre la réalité et le chiffre officiel de la population qui sert de base de calcul utilisé pour établir le contrat d’enlèvement des ordures servi au prestataire privé.
La réalité de la tricherie nous rattrape ce qui explique le niveau d’insalubrité dans les centres urbains qui s’illustre par de multiples décharges sauvages d’ordures ménagères amplifiées par l’étalement de l’environnement urbain. Le plan d’occupation anarchique des sols (71% à Douala) ; une voirie municipale désastreuse sont autant de facteurs qui ne favorisent guère l’implémentation d’une véritable action publique de propreté urbaine. Si la collecte des ordures pose moins de problème d’enlèvement en zone de transit ; le ramassage est quasi impossible en zones inaccessibles aux camions poubelles.
Les habitants des bidonvilles s'ils ne les incinèrent pas ; transforment les cours d’eau en dépotoirs des déchets ménagers. Les risques sanitaires et environnementaux sont énormes ; il faut ajouter aux impacts négatifs sus-cités ; l’eutrophisation des cours d’eau et les poches de choléra qui résistent aux luttes anti vectorielles. Face au paysage hideux qu’affichent Douala et Yaoundé ; quelles solutions durables à la gestion des déchets solides municipaux.
Pour mettre fin aux soubresauts conjoncturels qui alimentent les crises des ordures ménagères en milieu urbain ; il faut engager une profonde réflexion structurelle et systémique.
Sur le plan structurelle ; il est arrivé le temps de sortir la gestion urbaine des ordures ménagères du schéma classique : collecte ; enlèvement ; transport ; stockage ; il faut aller vers l’industrialisation de ces ressources de deuxième génération à savoir : pré collecte ; collecte ; transport ; valorisation (compostage ; production du biogaz et de l’électricité) ; ce nouveau paradigme se situe dans le sillage de l’approche participative et globale. A dessein ; le code général des collectivités territoriales décentralisées à son Article 157 ; la pré-collecte et la gestion au niveau local des ordures ménagères relève de la compétence des Communes d’arrondissement. En effet ; il revient donc au maire d’organiser l’opération de lutte contre l’insalubrité dans sa commune en s’appuyant sur la population et les associations qui militent pour la protection de l’environnement.
A défaut de créer des décharges ; le Maire doit créer des déchèteries dans sa Commune en prenant en compte le facteur de proximité afin de réduire les coûts de transport aux tricycles ; les déchèteries en plus d’être le lieu de tri des déchets et de compostage ; sont aussi les lieux de socialisation. Les ménages doivent contribuer à l’enlèvement de leurs déchets environ 2000 FCFQ/mois sous peine de sanction liée au rejet des déchets dans la nature. Dans cette configuration ; seuls les rebuts inertes sont stockés dans les déchèteries et enlever par les camions poubelles stockés dans les alvéoles des décharges publiques. Grace à l’organisation efficace de la pré-collecte ; les bidonvilles retrouverons une belle imagine d’hygiène et de salubrité publiques avec de moins en moins des eaux noires aux odeurs d’œufs pourris qui serpentent les maisons.
Quant à la collecte ; si on s’en tient au contrat qui lie les Communautés urbaines au prestataire privé HYSACAM ; la variable croissance démographique est-il pris en compte année en année% A mesure que l’environnement urbain s’étale avec pour corollaires de multiples décharges sauvages de déchets municipaux solides qui pavoisent l’espace urbain ; facturer au tonnage des déchets enlevés est de moins en moins efficace ; dans cette condition : quand HYSACAM réalise son tonnage par jour tel que prescrit dans le contrat ; il est certain que la ville demeurera insalubre à cause d’une bonne quantité non enlevée.
Ne faut-il pas entrevoir le facteur surface nettoyée/Jour comme indice de facturation des paiements et règlements des aux prestations.
Autant d’axes de réflexions structurelles à scruter. A la dernière crise des ordures ; plusieurs approches de solutions ont été proposées. De la segmentation des activités et appel à la concurrence. Des prestataires nationaux et internationaux se sont essayés dans cette activité ; très tôt ils ont abandonné. Il faut retenir que la capacité logistique actuelle de l’entreprise HYSACAM ne présente aucune faille. Les raisons des crises à répétition des ordures ménagères en zones urbaines ; ne prennent-elles pas leurs source ailleurs%
Pourquoi HYSACAM n ;ouvre-t-elle pas son capital aux actionnaires nationaux et internationaux ; pourquoi HYSACAM garde le scénario classique collecte-transport-stockage sans penser à l’industrialisation des ordures ménagères (compostage des déchets biodégradables ; biogaz ; production de l’électricité à partir de l’incinération des déchets solides ménagers%) ; penser à la mise en d’une chaine de valeur des déchets solides municipaux est une option structurelle source de rentabilité à mesure de résoudre les problèmes conjoncturels.
L’enlèvement des ordures ménagères a un coût. Il est temps de penser à la contribution des ménages. L’Etat doit s’y investir sans attendre un retour de gain. La société HYSACAM suscite des convoitises ; elle n’échappe pas à la machine du système où les acteurs tels des prédateurs ont des bras longs qui les servent de puiser dans les caisses des prestataires privés. Au cas contraire ; le
chantage serait-il une arme utilisée par ses prédateurs pour faire plier les indociles DG qui rechignent à respecter la logique des 30% avant tout règlement des factures de prestation% .Mais l’avenir nous avisera.
Écrit par le prescripteur Didier YIMKOUA du Mouvement Écologiste en Marche
Africa24monde avec RSA