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© Une vue générale du port de Douala au Cameroun. Reinnier KAZE/AFP
Depuis le 17 septembre dernier, le port autonome de Douala-Bonabéri, au terme d’un processus d’appel d’offres, a communiqué le nom du nouveau concessionnaire de son terminal à conteneurs. Il s’agit de l’entreprise TIL, basée à Genève. Une annonce qui a donc été faite au détriment du consortium Bolloré/APMT, qui a opéré sur ce port ces quinze dernières années.
Au port autonome de Douala-Bonaberi, une page est en train de se tourner. Alors que le nouvel opérateur, récemment désigné pour la reprise du terminal à containers, s’active pour prendre pied sur la place portuaire, DIT, la filiale du groupe Bolloré qui opérait jusqu’alors sur cette plateforme l’a toujours mauvaise. Bolloré a ainsi perdu une position privilégiée sur cette place portuaire, l’une des plus importantes sur la côte ouest-africaine. L’entreprise a depuis dénoncé son éviction et tente toujours de s’accrocher à trois mois de la fin de son contrat. Mohamed Abdoulaye Diop, directeur général du groupe pour la région, fulmine contre la manière dont l’appel d’offres a été mené.
« Le groupement Bolloré APMT c’est quatre-vingts terminaux dans le monde et plus de trente-trois milliards (d’euros NDLR) de capitalisation boursière. Nous avons été éliminés en phase de pré-qualification, or en phase de pré-qualification, les deux critères sont la solidité financière d’une part; et l’expérience d’autre part. Que l’on soit éliminé, à ce niveau, au vu des concurrents sur la liste, nous pensons que c’est incompréhensible. »
Les autorités portuaires estiment pour leur part que le processus a été mené en toute transparence. Et seules comptent désormais les alléchantes projections de gains que promet le nouvel opérateur. Maurice Djoko, président de la commission ad hoc, chargée de l’attribution de la concession portuaire.
« Les tickets d’entrée proposés par les deux candidats ont été significativement revus à la hausse et sont de vingt-quatre milliards de francs CFA. Alors que DIT avait fixé un ticket d’entrée à six cents millions de francs CFA. Le total des redevances sur les quinze ans de concession... DIT sera à soixante deux milliards de francs CFA et TIL à trois cent cinquante-sept milliards. »
Mohammed Abdoulaye Diop voit à travers ces chiffres une certaine dose de mauvaise foi qui consiste à comparer une offre de 2004 au moment où le consortium APMT Bolloré investissait le port, et les offres de concurrents qui interviennent quinze ans plus tard.
« Notre proposition dans le cadre de ces négociations, était qu’il y aurait une contribution exceptionnelle de vingt-quatre milliards, mais qui venait de notre groupement (dans le cadre de la prorogation du contrat NDLR). J’ai l’impression que l’on compare beaucoup de choses qui ne sont pas comparables. »
Pour le port autonome de Douala-Bonaberi, le processus de la nouvelle concession est désormais clos. Pas tout à fait rétorque-t-on au sein du groupe Bolloré qui a déposé des recours auprès des tribunaux de Douala et Paris. L’entreprise aurait par ailleurs sollicité l’arbitrage direct du président Paul Biya pour préserver ses droits qu’elle estime floués.
Par Africa24monde Avec RFI - Polycarpe Essomba