Corruption en Tunisie: deux proches de l'ex-président Ben Ali écroués
Un mandat de dépôt de cinq jours renouvelable a été émis à ...
© Le fils du président malien, Karim Keïta (à droite), en 2014 à Bamako. © HABIBOU KOUYATE / AFP
La justice malienne a déclaré irrecevable la plainte du fils du président Ibrahim Boubacar Keïta pour diffamation à l'encontre du journal Le Sphinx et de Bamako FM. Les deux médias évoquaient une éventuelle implication de Karim Keïta dans la disparition du journaliste Birama Touré.
Comme à chaque audience du procès, il y avait du monde ce mercredi dans la salle. Le président a lu le délibéré annonçant que la plainte en diffamation du député Karim Keïta était irrecevable avant de lever la séance.
Maître Alassane Diop, l’un des avocats des deux journalistes poursuivis, se dit satisfait : « En droit, la forme c’est la rançon du droit. Et lorsque la forme n’est pas respectée, le juge passe outre et il n’écoute pas les personnes sur le fond. Dans le cas de ce qui vient de se passer, c’est une victoire de la justice. »
Du côté des avocats du plaignant, on affirme rester sereins, même si l’on ne comprend pas cette décision. « Le seul motif avancé par le tribunal est une prétendue violation de l’article sur la presse et le régime de presse. Je dois vous dire que nous sommes abasourdis face à cette décision qui est tout simplement incompréhensible », confie Maître Khalifa Yaro.
Les avocats du plaignant ont désormais quinze jours pour faire appel de la décision de justice. En attendant, le mystère reste entier. La justice n’a pas encore examiné le fond du dossier et la disparition du journaliste Birama Touré, depuis un peu plus de trois ans, n’est toujours pas élucidée.
Sa famille a également déposé plainte en France fin mai, avec constitution de partie civile pour des faits de « torture et actes de barbarie », afin de faire avancer la vérité. Signataire de la convention de New York sur la torture, la France peut donc enquêter sur cette affaire. La famille de Birama Touré espère que cette nouvelle investigation française accélérera les choses au Mali.
La famille considère que, compte tenu de la qualité des personnes susceptibles d’être impliquées, entendues, pour l’instant en qualité de témoins, elle craint des influences sur la justice malienne… On peut les comprendre.
Maître Eric Moutet, avocat de Birama Touré
Karim Keïta, cité dans l’affaire par les deux journaux poursuivis, reste décidé à laver son honneur.
Par Africa24monde Avec RFI