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© Les chefs d'état-major de la défense des pays de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) se réunissent en session extraordinaire à Accra,. © Richard Eshun Nanaresh/Copyright 2023 The AP.
Le Mali, le Burkina et le Niger quittent officiellement la Communauté économique des États de l'Afrique de l’Ouest (Cedeao), mercredi 29 janvier. Une décision qui intervient après les coups d'État dans ces trois pays du Sahel et une année de fortes tensions diplomatiques.
Le Niger, le Mali et le Burkina Faso ne font plus partie de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Leur retrait, annoncé il y a un an, est désormais effectif.
Ces trois pays reprochent à l'organisation régionale de privilégier les intérêts des dirigeants au détriment des populations. Ils dénoncent également les sanctions économiques imposées après les changements de régime.
Face à cette rupture, ils ont créé en septembre 2023 l'Alliance des Etats du Sahel (AES), une nouvelle structure visant à renforcer leur souveraineté en matière de sécurité et d'économie.
La CEDEAO, fondée en 1975 et regroupant à l'origine 15 états, perd trois membres stratégiques. Malgré ce départ, elle a décidé de maintenir certains avantages aux ex-membres, comme la libre circulation et la coopération économique.
Ce retrait marque un tournant pour l'Afrique de l'Ouest. La CEDEAO doit désormais repenser son rôle, tandis que l'AES cherche à s'imposer comme une alternative régionale.
L'institution régionale, qui n'a jamais paru aussi fragile et dont l'avenir semble incertain, a toutefois décidé de "maintenir les portes de la Cedeao ouvertes au dialogue", dans un communiqué publié mercredi matin.
La rupture a été consommée après le coup d'État au Niger, en juillet 2023, quand la Cedeao avait menacé d'intervenir militairement pour rétablir le président déchu et imposé de lourdes sanctions économiques à Niamey, aujourd'hui levées.
La Cedeao a notamment demandé à ses pays membres, désormais au nombre de 12, de "reconnaître jusqu'à nouvel ordre les passeports et cartes d'identité nationaux portant le logo de la Cedeao détenus par les citoyens" des pays sortants.
Ces derniers devraient pouvoir continuer "à jouir, jusqu'à nouvel ordre, du droit de circulation, de résidence et d'établissement sans visa, conformément aux protocoles de la Cedeao en la matière", stipule le communiqué.
Les échanges de biens et de services entre les pays sortants et les pays membres pourront également se poursuivre selon les règles en vigueur de l'institution.
Ces mesures seront valables jusqu'à l'adoption "des modalités complètes de nos relations futures avec les trois pays".
Le Burkina Faso, le Mali et le Niger, désormais unis dans une confédération, l'Alliance des États du Sahel (AES), accusent la Cedeao d'avoir imposé à leur encontre des sanctions "inhumaines, illégales et illégitimes" après les putschs qui les ont portés au pouvoir.
Ils estiment aussi que l'organisation ouest-africaine ne les a pas suffisamment aidés à lutter contre les violences jihadistes et qu'elle est inféodée à la France.
Africa24monde avec Regard Sur l'Afrique