Dialogue national au Gabon: un bilan positif à mi-parcours
Le dialogue national entamé le 2 avril vient de franchir la mi-parcours. Les 600 ...
© Abdelaziz Bouteflika lors de sa prestation de serment le 28 avril 2014. © REUTERS/Louafi Larbi/File Photo
Le Conseil constitutionnel a entériné mercredi soir 3 avril la démission d'Abdelaziz Bouteflika. Et dans la soirée, l'ex-président démissionnaire a demandé pardon aux Algériens dans une lettre d'« adieux ». De son côté, le gouvernement a annoncé mercredi soir 3 avril une première série de mesures d'ouverture en direction de la presse, de l'opposition et des syndicats.
L'agence officielle de presse APS a publié ce mercredi soir une lettre d'Abdelaziz Bouteflika. « Je quitte la scène politique sans tristesse ni peur pour l'avenir de notre pays », explique le président démissionnaire dans cette lettre d'adieux, exhortant les Algériens « à demeurer unis ».
Il demande aussi « pardon à ceux, parmi les enfants de ma patrie, envers lesquels j'aurais, sans le vouloir, manqué à mon devoir en dépit de mon profond attachement à être au service de tous les Algériens et Algériennes ».
Après près de deux décennies au pouvoir, l'ex-président dit aussi être fier de sa contribution et se félicite des progrès réalisés ces vingt dernières années.
Premières mesures d'ouverture
Dans le même temps, le nouveau gouvernement a fait des gestes d'ouverture envers la presse, l'opposition, les associations et les syndicats. Lors d'une réunion présidée par le Premier ministre Noureddine Bedoui, il promet « plus de transparence et d’objectivité ».
Le premier secteur concerné, c’est la presse. Le gouvernement assure que la publicité publique sera distribuée sans discrimination entre média public et privé. Comme dans de nombreux pays, la presse vit grâce à la publicité, mais en Algérie, cette manne publicitaire est aussi entre les mains de l’Etat. Des journalistes et des patrons de presse ont dénoncé à plusieurs reprises le fait que la publicité soit un outil pour les autorités pour influencer le contenu des journaux.
Mais certains professionnels des médias doutent de la sincérité de cette annonce. A l'image d'Omar Belouchet, le directeur du quotidien El Watan.
Nous pensons que c'est plus de l'opportunisme politique qu'une volonté sincère que les journalistes aient les moyens d'exercer leur travail librement...
Omar Belouchet, directeur du quotidien «El Watan»
Deuxième secteur concerné, les associations, les syndicats et les partis politiques. Le gouvernement promet d’examiner les dossiers de demandes d’agrément déposés auprès des ministères. Car en Algérie, ces organisations doivent obtenir l’accord du ministère de l’Intérieur ou du Travail pour être créées. Ces derniers mois, les autorités avaient fait une liste restrictive des syndicats autorisés et les associations, elles, se plaignaient de contraintes de plus en plus grandes.
Après plus de six semaines de mobilisation, la société civile, fragilisée par de multiples barrières administratives, et particulièrement visée par des mesures de rétorsion ces derniers mois, serait donc la première bénéficiaire de la mise en place du nouveau gouvernement. Un gouvernement présenté comme celui de l’ouverture. Et cette mesure était la première après la démission d’Abdelaziz Bouteflika.
Cela aurait pu être un symbole fort si des mesures similaires n’avaient pas été proposées par le président algérien lors de son discours du 15 avril 2011, promettant des réformes. Huit ans plus tard pourtant, la défiance envers les partis politiques a explosé, des journaux, privés du jour au lendemain de publicité ont mis la clé sous la porte et les associations dénonçaient une loi liberticide. Et c’est l’un des facteurs qui est à l’origine du mouvement populaire.
Par RFI
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Message du président de la République sortant, Abdelaziz Bouteflika, au peuple algérien
Abdelaziz Bouteflika, a adressé mercredi un message au peuple algérien, lui rappelant ce qui a été réalisé durant ses mandats à la tête de l'Etat et lui demandant "pardon pour tout manquement à son égard". En voici la traduction. APS:
"Au nom d’Allah, le Clément, le Miséricordieux,
Prière et paix sur Son messager, les siens et ses compagnons jusqu’au jour du jugement dernier,
Mes chères sœurs, Mes chers frères,
En quittant mes fonctions, je ne puis achever mon parcours présidentiel sans vous adresser un ultime message afin de ne pas quitter la scène politique nationale sur une séparation qui me priverait de demander pardon à ceux, parmi les enfants de ma patrie, envers lesquels j'aurais, sans le vouloir, manqué à mon devoir en dépit de mon profond attachement à être au service de tous les Algériens et Algériennes, sans distinction ni exclusive.
Maintenant que j'ai mis fin à mon quatrième mandat, je quitte mes fonctions avec à l'esprit la collaboration que nous avons eue ensemble, avec dévouement et abnégation, et par laquelle nous avons ajouté des jalons à notre édifice national et réalisé quelques uns des objectifs auxquels nous aspirions en terme de dignité et de grandeur, grâce à tous ceux qui m'ont aidé parmi les enfants de notre pays.
L'Algérie aura bientôt un nouveau président, et je prie Allah de guider ses pas pour poursuivre la réalisation des aspirations et attentes de ses valeureux enfants, en s'appuyant sur leur sincère dévouement et ferme détermination dans la contribution, désormais, sérieuse et tangible au parachèvement de la construction de leur pays en retroussant les manches et par la pertinence de leurs idées et leur vigilance citoyenne.
En effet, malgré la conjoncture tendue depuis le 22 février, je n'ai de cesse été confiant, et je rend grâce à Allah, que le processus national ne s'arrêtera pas et que viendront ceux qui continueront sa conduite vers des horizons de progrès et de prospérité en accordant, et c'est mon vœu, une attention particulière aux jeunes et aux femmes pour leur permettre d'accéder aux fonctions politiques, parlementaires et administratives.
Ma confiance est grande en leur capacité à contribuer à relever les défis qui se posent à notre nation et à construire son avenir.
Mes chères sœurs, Mes chers frères,
Aujourd'hui simple citoyen, il n'en demeure pas moins que je reste fier de ma contribution à ce que l'Algérie ait amorcé le 21e siècle en étant dans une situation meilleure et que je me félicite des progrès notables, réalisés dans tous les domaines, en faveur du peuple algérien qui m'a fait l'honneur d'être son président, vingt années durant.
Et comme toute chose a une fin, je vous fait mes adieux même s'il n'est pas facile pour moi de vous exprimer toute la sincérité de mes sentiments.
Les mots ne sauraient suffire pour dire toute ma gratitude à la majorité d'entre vous pour les mains qui m'ont été tendues et pour les signes d'affection et d'égard qui m'ont été témoignés.
J'ai accepté volontairement la magistrature suprême de notre pays afin de parachever les missions qu'Allah m'a aidé à assumer depuis mon adhésion, en tant que Djoundi, à la glorieuse Armée de Libération nationale et jusqu'à la première phase Post-indépendance, mais également par fidélité au serment fait à nos vaillants Chouhada. J'ai consacré ces vingt dernières années à votre service, et Dieu est témoin de ma sincérité et de ma loyauté.
Les jours et les années se sont succédé, tantôt maigres et tantôt prospères, donnant lieu aux actions qui ont été les miennes, certaines satisfaisantes et d'autres moins, le propre de l'action humaine étant qu'elle est toujours à parfaire.
Rien n'étant jamais éternel dans la vie, je quitte la scène politique sans tristesse ni peur pour l'avenir de notre pays. Je demeure confiant, que vous poursuivrez, avec la nouvelle direction du pays, le processus de réforme et d'action pour garantir à notre pays davantage de prospérité et de sécurité, grâce à la vaillance, à l'ambition et à l'optimisme de notre jeunesse, le cœur battant de notre Nation.
Mes chères sœurs, Mes chers frères,
Vous avez été les meilleurs frères et sœurs, les meilleurs assistants et compagnons et j'ai passé, avec vous et parmi vous, les plus riches années de mon parcours au service de notre pays. Le fait de me retirer désormais chez moi n'est nullement une rupture des liens d'affection entre nous, encore moins l'oubli de mes souvenirs avec vous. Vous serez toujours au plus profond de mon cœur.
Je vous remercie tous pour le plus précieux acquis de ma magistrature à la tête de notre pays, la fierté et l'honneur dont vous m'avez comblés et qui ont été mon leitmotiv pour vous servir quand j'étais en bon état et même en étant malade.
L'erreur étant humaine, je vous demande pardon pour tout manquement, par une parole ou un geste, à votre égard.
Je vous invite à demeurer fidèles au devoir de respect et de révérence à l'égard de ceux qui ont signé le miracle de notre libération nationale, qu'ils soient Chouhada ou Moudjahidine toujours en vie. De même que je vous exhorte à demeurer unis, à ne jamais vous diviser et à être à la hauteur de la responsabilité de préserver le message de nos vaillants Chouhada.
"Il est, parmi les croyants, des hommes qui ont été sincères dans leur engagement envers Allah. certains d'entre eux ont atteint leur fin, et d'autres attendent encore, et ils n'ont varié aucunement".
Gloire et éternité à nos Chouhada".
aps.dz
Par Africa24monde