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© Aboubacar S. Camara, Directeur exécutif de Tinkisso Guinée
N’ayant pas les moyens pour faire des forages, nous avons opté pour l’amélioration de la qualité des points d’eau afin que les populations puissent utiliser les sources d’eau existantes qui, pour la plupart, étaient abandonnées par manque d’entretien.
Africa24Monde met en lumière de jeunes entrepreneurs ayant un impact sur le continent africain. Rencontre avec Aboubacar S. Camara, Directeur exécutif de Tinkisso Guinée
Africa24monde : Quel est votre projet et comment avez-vous eu l’idée de vous lancer ?
Aboubacar S. Camara: Lutter contre la mortalité et morbidité imputable aux maladies hydriques à travers le marketing social. L’idée est parti de Dabola, lorsque je travaillais à MSF sur un projet de lutte contre le paludisme dans la zone, je me suis aperçu que notre projet malgré son côté salutaire pour les populations des zones rurales demeurait de loin leur réelle préoccupation, ils avaient besoin d’eau potable, par dessus tout. Cette situation a attiré notre attention, il fallait faire quelque chose, mais de local.
N’ayant pas les moyens pour faire des forages, nous avons opté pour l’amélioration de la qualité des points d’eau afin que les populations puissent utiliser les sources d’eau existantes qui, pour la plupart, étaient abandonnées par manque d’entretien.
Avec des partenaires et amis, nous avons trouvé une solution à Genève : les appareils de production de solution de chlore pour le traitement de l’eau. Il faut noter aussi que la prévalence des maladies hydriques était très élevée dans la zone. La Diarrhée étant la deuxième cause de mortalité infantile dans la région.
Nous avons mis en place notre projet et il fallait trouver un nom à l’ONG, c’est-à-dire créer d’abord une ONG et ensuite lui trouver un nom. Nous avons choisi le nom du fleuve Tinkisso, un nom familier à l’ensemble des populations de cette zone.
Le but du programme était de faire régresser la mortalité chez les enfants de moins de cinq ans en prévenant les diarrhées pédiatriques en Guinée. Le programme, géré par Tinkisso, impliquait les secteurs privé et public dans la commercialisation et la distribution de produits de traitement de l’eau au point d’utilisation (PU) ainsi que dans la communication sur ces produits pour promouvoir un changement de comportement chez les personnes en charge d’enfants de moins de cinq ans et chez les personnes vivant avec le VIH/sida ; une autre utilisation de la solution est l’amélioration des conditions d’hygiène dans le système de santé.
Africa24monde : Quels étaient les objectifs de votre programme au démarrage ?
Aboubacar S. Camara: Les objectifs du programme étaient les suivants :
- Améliorer l’accès aux produits de traitement de l’eau et la fourniture durable de ces traitements, tant dans le secteur public que dans le secteur privé ;
- Augmenter l’utilisation correcte et uniforme des produits de traitement de l’eau ;
- Renforcer les connaissances au sujet de l’efficacité et de l’utilisation du traitement de l’eau au point de puisage, notamment :
- Renforcer les connaissances sur la transmission et la prévention de la diarrhée, et sur les risques chez les enfants de moins de cinq ans;
- Renforcer les connaissances sur les techniques d’hygiène correctes, notamment le lavage des mains, le maniement correct des aliments et le nettoyage correct des ustensiles de cuisson ;
- Renforcer les connaissances sur les techniques de stockage de l’eau ;
- Renforcer la sensibilisation à propos du chlore et des points d’accès.
Un programme complémentaire s’ajoute à cela, il s’agit du renforcement du système de santé au niveau des formations sanitaires grâce à l’installation des electrochlorateurs dans les centres de santé pour la production in situ de chlore permettant la lutte contre les maladies nosocomiales.
Enfin, un dernier programme est basé sur l’insertion socio-professionnelle des diplômés sans emploi. Il s’agit de leur formation, insertion dans le monde du travail et l’appui au financement de leur projet.
Africa24monde : Quels ont été les difficultés que vous avez rencontrées ?
Aboubacar S. Camara: La faiblesse de l’Etat d’accompagner l’initiative de gestion de la qualité de l’eau.
- Les coûts liés à la communication pour un changement de comportement.
- La mauvaise coordination des acteurs dans le secteur de l’eau, l’hygiène et de l’assainissement.
Africa24monde : Qu'est-ce qui vous plaît dans le fait d'être votre propre patron ?
Aboubacar S. Camara: Je ne me considère pas vraiment comme un patron. Pour moi, ce qui compte, c’est cette liberté que j’ai de tous les jours pouvoir apporter une innovation, de faire changer les choses, d’être utile à ma communauté. La prise de risque au quotidien est passionnante et me permet d’apprendre tous les jours. Cela m’évite de connaître une certaine routine.
Africa24monde : Quels sont vos projets pour la suite ?
Aboubacar S. Camara: La suite c’est de continuer à travailler sur les innovations, mettre à disposition les outils essentiels et locaux pour résoudre les problèmes essentiels.
Africa24monde Par Oury Diallo, CEO d’ODK Consulting , odk-consulting.com