Comment sera l’avenir du Cameroun dans 10 ans? C’est la question que se pose tous les camerounais en ce moment de crise que traverse ce grand pays d'Afrique centrale.

Fankam Djoumessi Louis Roger, l’expérimenté des questions de planification et d’aménagement du territoire et spécialiste des questions économiques pour la région de l’Ouest affiche son « optimisme pour le Cameroun face à la situation sociopolitique »,il répond aux questions d'Africa24monde

Qui êtes-vous êtes et quel est votre parcours professionnel ? 
Je suis un Ingénieur Agro-économiste formé à l’Ecole Nationale Supérieure d’Agronomie du Cameroun de 1986-1991. Je suis né en
Décembre 1966 à Douala, j’ai obtenu mon Baccalauréat option Mathématiques et Sciences de la nature en Juillet 1986 au lycéé
Général Leclerc de Yaoundé.

Mon parcours professionnel démarre à la station de recherche IRA-BAMBUI dans le Nord-Ouest en Février 1992, puis se poursuit à la division économique du Nord-Ouest de Novembre 2000 à Décembre 2005.Dès Janvier 2006 ,je rejoins le centre de recherche et de l’innovation de la région de l’Ouest d’où je pars en septembre de la même année ,pour devenir délégué départemental du MINPLAPDAT dans le département du Koung-Khi, dès juillet 2008 le MINPLAPDAT devient MINEPAT, je suis confirmé en Octobre 2010 comme délégué départemental du MINEPAT Koung-Khi d’où je pars en Mai 2013 pour le département des Bamboutos toujours comme délégué départemental. Depuis le mois de mars 2016 je suis délégué régional de l’Economie pour la région de l’Ouest.

Le Président a longtemps parlé d’émergence qui tarde à arriver. C’est dû à quoi selon vous ?
La question me semble assez vaste, je vais cependant restreindre mon analyse au jeu des acteurs pour pouvoir y trouver selon moi quelques causes. Les orientations globales sont données à partir du sommet de l’Etat, il revient donc à chaque acteur en fonction de son secteur d’appartenance de décliner les actions stratégiques et pertinentes pour permettre la bonne et diligente réalisation des prescriptions faites par le sommet de l’Etat. Pour ma part, le déficit de coordination de l’ensemble des acteurs, et le gros handicap de la bonne gestion des ressources humaines explique en partie la lenteur observée pour l’atteinte des résultats.

Le Cameroun regorge beaucoup de talents, quels conseils donneriez-vous aux jeunes camerounais qui veulent investir ?
Il faut déjà connaître le Cameroun et avoir une très bonne connaissance des besoins exprimés par les populations. Connaitre les réalités locales et comment y faire face.

Que pensez-vous des FORUMS organisés par Maxi Business Cameroun?
Les forums organisés par MAXI Business Cameroun sont le chemin à suivre parce que les Camerounais de manière
générale , ne savent pas travailler en équipe. A travers ce forum l’opportunité d’un réseautage stratégique est donnée aux uns et aux autres, pour améliorer l’exploration des contours de la réalité économique et institutionnelle du Cameroun. A terme, le
rayonnement qui en découle en terme d’informations et autres, permet a cette plate forme de devenir un baromètre pour les TPE
et les PME qui la fréquente.

Le climat sociopolitique camerounais actuel est-il favorable aux affaires? Quel est votre opinion concernant l’arrestation du
Professeur Maurice Kamto ?
Je pense pour ma part que le climat sociopolitique camerounais actuel découle de l’évolution cyclique des générations 1960/1985, 1986/2011, 2012/2037. Et se caractérise globalement par des processus d’adaptation sujets quelques fois à des dérives. Il en découle que son observance recommande la prudence. Certains secteurs offrent de bonnes opportunités pour les affaires par contre certains pas. Une bonne analyse de l’évolution du contexte reste le préalable pour s’y investir. Concernant l’arrestation du Professeur Maurice Kamto, je laisse le temps, et les évènements m’enseigner et me révéler la bonne compréhension des faits. Nous sommes au terme du mois de Juillet 2019, et la chronologie des évènements permet de décrire un ensemble de réalités survenues au Cameroun.

Le décret signé par le chef de l’État camerounais Paul Biya, le 4 août 2016 ordonnant l’application de l’Accord de partenariat économique(APE) entre le Cameroun et l’UE. Votre point de vue sur cet accord?
Je suis de ceux qui pensent que cet (APE) est une invite pour une bonne mutualisation des énergies créatives des pays concernés. Une aubaine si les valeurs et la recherche constante de l’excellence sont la finalité, mais un malheur si nous ne développons pas une bonne structuration et organisation de notre appareil de production et de notre compétitivité
           
Un mot de fin, que pensez vous de l’économie camerounaise dans son ensemble et sa diapora ?
L’économie Camerounaise est certes résiliente, mais doit résoudre la problématique de l’allocation optimale des choix d’investissements publics. La diáspora reste et demeure une forcé dont les deux piliers sont le savoir-faire sectoriel (technologie de pointe), mais aussi la capacité de mobiliser les devises ainsi que celle d’attirer les investissements directs étrangers.

Propos recueillis par Tinno BANG MBANG