Au Nigeria, des agents du service de renseignements ont stoppé vendredi l’audience du procès du journaliste activiste Omoyele Sowore. Indignation de juristes, colère de l’opposition.
Vent de panique ce vendredi au palais de justice de la Haute Cour fédérale d’Abuja. C’est le résultat de l’irruption d’agents de la State Security Service (DSS). Le redoutable service de renseignements nigérian a alors évacué la salle d’audience.
Ce jour-là, la cour examinait l’affaire ministère public contre Omoyele Sowore, journaliste activiste poursuivi pour plusieurs chefs d’accusation dont la trahison, le blanchiment d’argent et le harcèlement contre le président de la République.
Si Abuja ne s’est pas immédiatement prononcé, l’acte a provoqué l’indignation dans les milieux judiciaires. Mais surtout au sein de l’opposition qui a toutefois nié faire obstruction à une procédure judiciaire.
« Loin de nous toute velléité d’hypothèque une procédure de justice, nous au sein du Parti démocratique populaire (PDP) estimons en toute citoyenneté que la justice est la seule institution à prononcer la sentence appropriée à cette affaire. Le recours à la force ne résout pas le problème », a déclaré lKola Ologbondiyan, porte-parole du principal parti d’opposition.
Très agacée, la formation politique a même fait référence aux méthodes d’Idi Amin Dada qui régna d’une main de fer sur l’Ouganda entre 1971 et 1979.
Journaliste au site Sahara reporters, Sowore est un opposant au régime de Muhammadu Buhari. Il n’hésite pas à sortir des enquêtes mettant en lumière les défaillances de l’Etat et de l’armée sur son site d’information.
Il a récemment bénéficié d’une liberté sous caution.
Par Africa24monde avec Africanews - John Ndinga Ngoma
